[article]
Titre : |
Contribution à l'étude cytotaxinomique et cytogénétique du genre Leucanthemum. Adans. Em. Briq. et Cav |
Type de document : |
texte imprimé |
Auteurs : |
Maurice Villard, Auteur |
Année de publication : |
1970 |
Article en page(s) : |
pp. 96-188 |
Langues : |
Français (fre) |
Catégories : |
[Espèces (in biblio)] Leucanthemum [Thèmes] Ecologie [Thèmes] Morphologie végétale [Thèmes] Taxonomie
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Mots-clés : |
cytologie |
Résumé : |
"1- Il nous paraît possible de distinguer morphologiquement, grâce à des caractères foliaires surtout, les populations des diverses races chromosomiques de Leucanthemum vulgare s. l. existant en Suisse. Le diamètre moyen des microspores ou la longueur moyenne des akènes permettent de trancher les cas douteux.
2- Les taxa de Suisse sont caractérisés par un rythme phénologique propre, reflété par des époques de floraison différentes.
3- Il nous paraît impossible de définir objectivement un caryogramme des Leucanthemum de notre dition, les chromosomes étant trop semblables les uns aux autres. Il existe chez L. praecox Horvatič comme chez L. Halleri (Šut.) Polatschek 3 paires de chromosomes à satellites.
4- Nous proposons, pour les races chromosomiques de Suisse, le statut taxinomique suivant :
Espèce collective : Leucanthemum vulgare s. l.
Diploïdes :
L. praecox Horvatič ampl. Villard
var. praecox Horvatič
var. automnale (St-Amans)
var. alpicola (Gremli)
Tétraploïdes :
L. vulgare Lam.
Hexaploïdes :
L. adustum (Koch) Gremli
Octoploïdes :
L. heterophyllum (Willd.) D.C.
5- Une clef de détermination permet de reconnaître ces taxa.
6- Les Leucanthemum sont caractérisés par une allogamie prépondérante. Les phénomènes d’apomixie ne paraissent jouer aucun rôle dans les espèces étudiées.
7- Nous avons étudié la microsporogenèse des espèces que nous avons croisées. Les diploïdes : L. praecox Horvatič, L. Halleri (Šut.) Polatschek et L. rotundifolium (W.K.) D.C. ont une méiose régulière avec 9 bivalents à la métaphase I.
8- Les polyploïdes qui sont probablement des autopolyploïdes intervariétaux ou des autoallopolyploïdes, ont une méiose régulière. Nous n’avons vu que rarement 1 à 2 trivalents + 1 à 2 univalents à la diacinèse ou à la métaphase I.
L. vulgare Lam. nous a montré 18 bivalents dans 41 % des cas étudiés et 0 à 5 tétravalents par cellule mère.
L. adustum (Koch) Gremli nous a montré 27 bivalents dans 56 % des cas et 0 à 2 tétravalents par cellule mère.
L. heterophyllum (Willd.) D.C. nous a montré 36 bivalents dans 64 % des cas et 0 à 2 tétravalents par cellule mère.
9- L. cuneifolium Legrand est un taxon octoploïde à 2n = 72. Nous avons vu le plus souvent 36 bivalents à la méiose de cette espèce.
10- Nous avons obtenu des hybrides entre différentes races chromosomiques de L. vulgare sens. lat.
a) Il n’y a pas de barrière de stérilité entre les variétés diploïdes qui sont des écotypes d’une même écospécies : L. praecox Horvatič. La méiose de ces hybrides est absolument régulière.
b) Il existe une barrière de stérilité entre diploïdes et tétraploïdes : les triploïdes artificiels n’avaient qu’une fertilité restreinte.
c) Cette barrière de stérilité s’abaisse entre les hauts polyploïdes, malgré une méiose caractérisée par la présence d’univalents et de multivalents en nombre variable, et une fréquence de microspores pouvant s’élever à 10 %.
Nos croisements entre diploïdes et polyploïdes de L. vulgare sens. lat. n’ont réussi que dans un sens : lorsque le diploïde joue le rôle de parent mâle.
11- Lorsque le déséquilibre est grand entre les nombres chromosomiques des races de L. vulgare sens. lat., nous avons obtenu, à côté des hybrides attendus des plantes à nombre chromosomique plus élevé. Ainsi, le croisement entre hexaploïde femelle et diploïde mâle fournit des descendants tétraploïdes, mais encore des pentaploïdes. Le croisement entre octoploïde femelle et diploïde mâle ne nous a fourni que des hexaploïdes. Nous ne pouvons expliquer ce phénomène qu’en invoquant un redoublement des chromosomes du gamète mâle lors de la cytomixie.
12- Nous avons obtenu des hybrides entre L. vulgare sens. lat. et L. atratum sens. lat.
a) Les hybrides diploïdes sont hautement stériles malgré une méiose normale.
b) La barrière de stérilité s’abaisse au niveau des polyploïdes, si bien qu’une introgression des gènes d’une espèce dans l’autre peut se réaliser.
Tous les hybrides obtenus possédaient une coronule bien développée sur les akènes de la périphérie, nulle sur les akènes du disque.
13- Nous avons obtenu des hybrides diploïdes en croisant L. praecox Horvatič avec L. rotundifolium (W.K.) D.C. Ces hybrides, bien que leur méiose soit normale, sont hautement stériles. Ils ne ressemblent pas au L. vulgare tétraploïde.
14- Nous avons trouvé et étudié quelques hybrides naturels, identiques à nos hybrides artificiels de même ascendance :
a) Un pentaploïde né d’un croisement entre L. vulgare Lam. et L. adustum (Koch) Gremli.
b) Des hybrides pentaploïdes nés d’un croisement entre L. coronopifolium Vill. et L. vulgare Lam.
c) Des hybrides heptaploïdes nés d’un croisement entre L. coronopifolium Vill. et L. cuneifolium Legrand.
Nous n’avons jamais trouvé d’hybrides naturels entre L. Halleri diploïde et L. vulgare sens. lat. Les échantillons de Haussknecht cités par Hegi (1928, p. 622) sont à notre avis des L. Halleri diploïdes un peu aberrants.
15- Lors de la microsporogenèse de tous les hybrides étudiés, l’appariement des chromosomes était proche du maximum possible ou égal à celui-ci.
16- Des hypothèses basées sur la morphologie, la cytologie, la chronologie et l’écologie tentent d’expliquer la genèse des races chromosomiques de L. vulgare sens. lat." |
Type de publication : |
périodique |
Référence biblio : |
Villard M., 1970 - Contribution à l'étude cytotaxinomique et cytogénétique du genre Leucanthemum. Adans. Em. Briq. et Cav. Berichte der Schweizerischen Botanischen Gesellschaft, 80 : 96-188. |
En ligne : |
https://www.e-periodica.ch/digbib/view?pid=bhl-001:1970:80#102 |
Format de la ressource électronique : |
document |
Permalink : |
http://www.cbnbrest.fr/catalogue_en_ligne/index.php?lvl=notice_display&id=68319 |
in Berichte der Schweizerischen Botanischen Gesellschaft > n°80 (Juin 1970) . - pp. 96-188
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