Titre : |
Lieux de cueillettes, lieux de cultures : les fruits à la croisée des chemins |
Type de document : |
texte imprimé |
Auteurs : |
Marie-Pierre Ruas, Auteur |
Importance : |
pp. 287-322 |
Langues : |
Français (fre) |
Catégories : |
[ZG] France
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Mots-clés : |
archéobotanique Antiquité carpologie cueillette Moyen Âge fruitier spontané |
Résumé : |
"Dans la démarche archéobotanique, les espèces identifiées à partir de leurs semences (graines et fruits) extraites des dépôts archéologiques, sont classées selon des catégories – plante cultivée, plante sauvage, céréales, légumineuses, fruits, etc. – qui s’appuient sur les conventions de la classification systématique et l’état des connaissances archéobotaniques, textuelles, iconographiques, phytogéographiques et ethnobotaniques. Ces catégories permettent de dépasser les listes taxinomiques de la classification linnéenne pour rendre compte d’une première interprétation sur le caractère utilitaire et le statut économique des plantes du patrimoine des sociétés passées. à travers le cas des espèces spontanées en France, enregistrées aux périodes antiques et médiévales, l’article aborde l’inconvénient de les considérer soit exclusivement comme des plantes sauvages apportées fortuitement et significatives de conditions paléoécologiques sans en discuter l’emploi, soit, à l’inverse, de leur attribuer une fonction utilitaire en raison de la datation historique sans considérer le contexte de dépôt. Ainsi, plusieurs plantes sauvages des décombres, des friches, des lisières boisées, des jardins ou des champs (prunellier – Prunus spinosa L. –, réséda jaune ou gaude – Reseda luteola L. –, orties – Urtica spp. –, mauves – Malva spp. –, jusquiame noire – Hyoscyamus niger L. –) peuvent avoir été utilisées par les habitants dont on étudie les déchets de toutes sortes (ici utilisation comme porte-greffe, fruit, teinture, textile, légume, plante médicinale, décorative). Mais leurs semences peuvent aussi provenir des milieux sauvages où elles se sont développées et avoir été mélangées de façon fortuite aux détritus de la vie quotidienne, ou encore, provenir de ces mêmes milieux, mais avoir été récoltées pour un des emplois cités ci-dessus.
L’exemple des fruitiers spontanés en France illustre leur contribution dans le développement de la fructiculture et la diversification variétale de leurs homologues domestiqués, introduits en Gaule romaine, puis acclimatés et répandus dans le nord du pays. Un sondage dans les textes des auteurs grecs et latins de l’Antiquité liste les arbres sauvages, fruitiers ou non, liés aux formes de culture de la vigne ou les espèces utilisées pour les greffes. On mesure à quel point les espaces ou lieux dédiés à l’entretien, voire la culture des espèces sauvages, ne forment pas une frontière fixée une fois pour toutes avec les espaces des plantes domestiquées. L’article discute ainsi du statut souvent ambigu des espèces spontanées et examine la place, dans le patrimoine végétal, que leur attribuaient certains érudits de l’Antiquité et du Moyen Âge et qu’étudie aussi l’archéobotaniste à partir de leurs vestiges matériels." (source : auteur) |
Type de publication : |
article de livre |
Référence biblio : |
Ruas M.-P., 2016 - Lieux de cueillettes, lieux de cultures : les fruits à la croisée des chemins. In : Ruas M.-P. (coord.), Bouby L., Pradat B., Durand A., Puig C., Terral J.-F., Boissinot A., 2016 - Des fruits d'ici et d'ailleurs : regards sur l’histoire de quelques fruits consommés en Europe. Paris : Editions Omniscience, 287-322. |
ID PMB : |
69758 |
Permalink : |
http://www.cbnbrest.fr/catalogue_en_ligne/index.php?lvl=notice_display&id=69758 |
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