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Chers et chères botanistes, voilà un deuxième confinement, et nous pensons encore à vous qui ne pouvez pas sillonner le territoire, comme à l'habitude, à la recherche de plantes sauvages. Nous en profitons donc pour vous informer de quelques découvertes récentes et vous encourager à inventorier à proximité de chez vous. Il y a toujours des plantes à observer même en période moins propice ! Chaque observation est utile : elle complète ou actualise le système d'informations géographiques du Conservatoire.

Les découvertes récentes

  • En Basse-Normandie :
    • Thomas Bousquet, salarié du Conservatoire, a trouvé une petite population de Diplotaxe des murs (Diplotaxis muralis) en pleine floraison et fructification à Caen. L'espèce n'avait pas été vue sur la commune depuis 1914 !
    • Ludwig Declomesnil, botaniste bénévole, vient decouvrir toujours à Caen une station de Fumeterre à fleurs denses (Fumaria densiflora). C'est en 1893 que la plante avait été mentionnée pour la dernière fois sur la commune !
  • En Bretagne : les découvertes continuent également en cette douce arrière-saison. Par exemple, Yvon Guillevic, botaniste bénévole, a observé dans un cimetière de Lorient une population de milliers d'individus d'Euphorbe maculée (Euphorbia maculata) au sein de laquelle émergeait quelques dizaines de pieds d’Euphorbe prostrée (Euphorbia prostrata). Cette dernière est une nouvelle espèce observée en Bretagne.
  • En Pays de la Loire :
    • Henri Chauvet, botaniste bénévole, s'est promené près de son domicile vendéen et est tombé également tombé sur l'Euphorbe prostrée (Euphorbia prostrata). Cette petite euphorbe originaire d'Amérique du Sud était jusque-là observée sur deux communes en Vendée. Il a noté aussi la présence de la Pariétaire diffuse (Parietaria judaica).
    • Du côté de Nantes, Fabien Dortel, salarié du Conservatoire, a noté le Faux millet (Piptatherum miliaceum). C'est une belle graminée eurasiatique des décombres, très fréquente dans la péninsule ibérique mais encore très rares dans le Nord-Ouest de la France.
    • A Nueil-sur-Layon, la sortie botanique organisée par le Conservatoire fin septembre a permis d'observer notamment le Scirpe glauque (Scirpus tabernaemontani). C'est une plante rare dans l'intérieur des terres mais qui est peu regardée.
       

                   

 

Inventoriez dans votre périmètre

Même si vous êtes à nouveau limités à 1 km autour de chez nous, c'est l'occasion de vous baisser sur les plantes qui se développent encore. N'hésitez pas aussi à chercher le gui, le lierre, la pâquerette et d'autres espèces assez communes qui ne sont pas notées sur votre commune.

Le confinement est propice aux petites promenades en ville. Il y a encore très peu de gel, les plantes continuent à se développer dans ces atmosphères un peu plus chaudes et humides. Il est donc possible de rencontrer par exemple des plantes étrangères introduites accidentellement ou sorties de culture. Regardez les trottoirs !

Avant, consultez eCalluna

Les responsables départementaux et régionaux valident actuellement de nombreuses observations qui ont été saisies durant l'année. Dans les jours et semaines à venir, n'hésitez pas à suivre cette évolution sur l'application eCalluna.

Vous pouvez ainsi sélectionner votre commune et obtenir la liste des espèces observées.

Puis saisissez vos observations dans le Carnet de terrain

Vous avez effectué de nouvelles observations ou vous avez d'anciens relevés à finir de saisir, à vos clics !

Si besoin, contactez vos référents pour les plantes à fleurs et fougères

Interrégional
Julien Geslin
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Basse-Normandie
Thomas Bousquet
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Bretagne
Emmanuel Quéré
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Pays de la Loire
Fabien Dortel
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ou pour les bryophytes, lichens et charophytes

Interrégional
Gaëtan Masson
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Bryophytes
José Durfort
Jean Le Bail
Séverine Stauth
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Lichens
Joël Esnault
Jean-Yves Monnat
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Charophytes
Timothée Prey
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Jean Le Bail
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Un réseau de correspondants bénévoles

Depuis 1992, le Conservatoire anime un réseau de plus de 400 correspondants bénévoles actifs qui transmettent régulièrement un nombre important d'observations sur les plantes sauvages et les milieux naturels relevées sur le terrain.

Ce réseau participe aussi aux projets d'atlas floristiques départementaux, à la recherche de plantes rares ou présumées disparues ou encore à suivre des végétations ou des populations d'espèces menacées... Ce réseau informel et bénévole est composé de passionnés (enseignants, agriculteurs...), de personnel technique des organismes œuvrant dans la préservation de l’environnement (parcs, réserves naturelles, conservatoires d’espaces naturels…) ou dans la recherche (université, laboratoires…), de jardins botaniques, de sociétés savantes, de cueilleurs professionnels, et plus particulièrement d’associations botaniques et/ou naturalistes intervenant dans l'Ouest de la France.

Ce réseau est fondamental car il permet de maintenir des compétences botaniques locales, d'assurer une veille et d'inventorier en permanence les plantes sauvages de l'Ouest de la France. La revue E.R.I.C.A. qui publie notamment les découvertes botaniques remarquables sert de lien entre les membres du réseau. Elle est envoyée gratuitement aux contributeurs actifs qui transmettent ou saisissents leurs observations floristiques.
 

Incroyable - Chaque année, les correspondants fournissent 60 à 70 % des données intégrées dans le système d'informations du Conservatoire.

 

Liens associés

  • eCalluna, l'application web pour consulter la répartition des plantes à fleurs et des fougères sur les 12 départements d'intervention du Conservatoire botanique : Calvados, Côtes-d’Armor, Finistère, Ille-et-Vilaine, Loire-Atlantique, Maine-et-Loire, Manche, Mayenne, Morbihan, Orne, Sarthe et Vendée (soit 76879 km² et 4588 communes)

 

Le Conservatoire botanique national de Brest a suivi et continue de suivre les directives mises en place par le Gouvernement pour réduire les risques pandémiques liés au COVID-19. Son équipe s'adapte pour cette deuxième période de confinement afin d'assurer la continuité des missions. Voici les mesures mises en place pour ce mois de novembre.

Jardin du Conservatoire

Le Jardin du Conservatoire, situé à Brest dans le Vallon du Stang-Alar, reste ouvert :

  • Le port du masque est obligatoire depuis le 15 mars.
  • Les horaires d'ouverture ont changé : 9h-18h.

Les serres tropicales sont fermées depuis le 30 octobre au public.

Les ateliers pédagogiques, les visites guidées et les évènements sont annulés jusqu'à nouvel ordre. 

Suivez les floraisons du jardin et des serres sur notre compte Instagram.

 

Siège et antennes régionales

La majorité des agents du Conservatoire sont en télétravail. Ils sont joignables par mail dans la mesure du possible.

Pour toute correspondance administrative avec le Conservatoire,
privilégiez l'adresse générique Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser. plutôt que l'expédition de courriers.
Le transfert sera assuré vers les différents services.
Il est aussi possible de contacter le secrétariat général par téléphone au 02 98 41 88 95.

 

Missions de terrain

En Basse-Normandie, Bretagne et Pays de la Loire, les inventaires botaniques et les expertises sont autorisés par le ministère de la Transition écologique et solidaire puisqu'ils sont réalisés par des professionnels dans le cadre de programme d'acquisition de connaissance ou de projets d'aménagements. Ces activités étant non télétravaillables, elles rentrent dans le cadre des dérogations accordées.

 

Contact

Dominique Dhervé
Directeur général
Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser.

Le Sélin de Brotéro vit en France uniquement en Bretagne. L’élaboration d’un premier plan de conservation en 2001 n’a pas permis de stopper la régression de l’espèce. Plusieurs stations se trouvent aujourd’hui dans un état de conservation défavorable. En 2020, le Conservatoire botanique réalise un nouvel état des lieux. Objectif : actualiser le plan d’actions pour cette espèce emblématique de la flore bretonne.

Quelle est donc cette plante ?

Le Sélin de Brotéro (Selinum broteri) est une plante de la famille des Apiacées, appelées couramment Ombellifères. A première vue, il ressemble à la Carotte sauvage, notamment par les feuilles de sa base, très découpées. Contrairement aux feuilles de la Carotte, les feuilles du Sélin de Brotéro ne sont pas ou seulement peu poilues. Ses fleurs blanches à rosées forment une ombelle à rayons inégaux à la têtre de tiges mesurant 30 à 80 cm. Elles s’épanouissent en été.

Il représente un très fort enjeu de conservation puisqu'on ne l'observe dans le monde qu'en Bretagne et dans le nord de la péninsule ibérique. Il fait ainsi partie des plantes à répartition ibéro-armoricaine.

Sa découverte en France est relativement récente puisque jusque dans les années 1980 il était confondu avec une autre plante proche morphologiquement : le Sélin à feuilles de carvi (Selinum carvifolia), à plus large répartition européenne. Le Sélin de Brotéro a été découvert en Bretagne par Gabriel Rivière, botaniste morbihannais, à la fin des années 1980. Depuis, il a été observé dans 26 communes bretonnes, situées essentiellement dans le Morbihan.

Le Sélin de Brotéro se développe essentiellement au sein de prairies sèches et sur les pentes herbacées bordant les grands cours d'eau (Oust, Blavet, Aulne notamment).

Répartition • Découvrez la répartition du Sélin de Brotéro sur eCalluna, l'application web du Conservatoire pour connaître la répartition des plantes sauvages dans l'Ouest de la France

 

Un plan d'action à actualiser

Un plan d'action en faveur de cette plante rare a été établi en 2001, visant notamment à améliorer l'information et la sensibilisation autour de cette espèce et établir des itinéraires de gestion adaptés au maintien de ses stations.

Le constat 20 ans après : la mise en œuvre des actions s’est heurtée à un manque de relais pour la gestion des stations et la sensibilisation des acteurs. Les prospections réalisées en 2020 par Gaëtan Masson du Conservatoire botanique et des membres du réseau des botanistes correspondants, dont Gabriel Rivière, confirment la régression de l’espèce. Plusieurs localités ont disparu et d’autres présentent un état de conservation défavorable. Les principales causes semblent être :

  • la fermeture de la végétation par les ronces ou la Fougère aigle par exemple,
  • des modes de gestion défavorables (dates de fauche non adaptées),
  • la destruction des stations par la réalisation de travaux d'aménagement ou le retournement de prairies.

La synthèse et l’analyse des observations faites en 2020 permettront d’affiner les connaissances sur l’habitat optimal du Sélin de Brotéro et de proposer de nouvelles mesures de gestion. Un enjeu majeur sera la co-construction du plan d’actions avec des gestionnaires d’espaces naturels (collectivités, agriculteurs…) pour s’assurer de leur appui lors de la phase de mise en œuvre.

Le service Voies navigables de la Région Bretagne, gestionnaire des canaux et de leurs abords, est déjà identifié comme un partenaire important des actions à venir. Plusieurs stations se situent en effet sur des terrains gérés par ce service. 

> A lire • Procurez-vous le numéro 34 de la revue E.R.I.C.A. dans lequel se trouve l'article Connaissance et conservation de la flore et des habitats des voies navigables bretonnes.

Contact

Gaëtan Masson
Chargé d'études flore et habitats
Antenne Bretagne
Conservatoire botanique national de Brest
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Début octobre, Timothée Prey du Conservatoire botanique national de Brest a formé les gardes du littoral du Syndicat mixte des espaces littoraux de la Manche (SyMEL) à la reconnaissance des Characées, une famille méconnue d'algues.

 

Une formation ciblée pour les gardes du littoral

La matinée a débuté sur le terrain, dans les dunes de Saint-Germain-sur-Ay, pour observer les communautés de Characées directement sur site et effectuer quelques prélèvements dans les mares dunaires. L'après-midi s'est poursuivie dans les locaux du CPIE du Cotentin avec une présentation plus théorique avant de passer à une séance de détermination des échantillons collectés à l'aide de loupes binoculaires. 

La formation, destinées aux gardes du SyMEL, a permis de présenter ces algues évoluées, de donner des éléments pour leur détermination, de montrer l'intérêt de les étudier et de proposer des moyens de gestion favorables pour leur conservation.

Les Characées, c'est quoi ? Ce sont des algues évoluées, observables dans les eaux douces et parfois saumâtres. Souvent premières à coloniser le milieu, elles permettent la fixation des éléments fins, organiques et minéraux, et clarifient ainsi l’eau d’une mare. Cette famille comprend 7 genres et environ 400 espèces, dont 30 dénombrées en Normandie. Pendant la formation, les gardes ont pu déterminer avec Timothée 5 espèces dont Chara major, Chara aspera ou encore Chara vulgaris

 

Contexte

Les Characées, encore peu étudiées à l’heure actuelle, jouent un rôle d’indicateur biologique des milieux aquatiques. Le SyMEL porte un programme d'acquisition spécifique sur ce groupe d'espèces méconnu. Outre l'acquisition de connaissance, il s'agit également d'obtenir des données utiles pour la gestion des mares. Le Conservatoire botanique intervient dans ce programme comme partenaire technique et scientifique. Cette étude sur 3 ans entre dans le cadre d'un appel à projet de la Région Normandie en faveur de la biodiversité.  

Présentation du SyMEL

Le SyMEL, qui associe à l’échelle du département de la Manche, le Département aux intercommunalités littorales et la commune de La Hague, a pour mission la gestion des sites protégés du littoral, propriétés du Conservatoire du littoral ou du Département, résultats d’une politique active de protection d’espaces naturels engagé dès les années soixante-dix sur les rivages du département de la Manche. Dans la Manche, ce sont ainsi près de 5160 hectares terrestres de rivages contrastés et diversifiés (côtes rocheuses basses, falaises, dunes, marais arrières littoraux, massifs dunaires, …) et 5000 du domaine public maritime sur l’archipel de Chausey dont le SyMEL assure au quotidien la gestion et la valorisation.

 

En savoir +

 

Partenaires financiers

          

 

Contact

Timothée Prey
Chargée d'étude flore et habitats
Antenne Normandie-Caen
Conservatoire botanique national de Brest
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Julien Geslin, responsable départemental du réseau des correspondants du Conservatoire botanique pour le Maine-et-Loire, nous fait part de belles découvertes pour cette année : des plantes qui n'avaient pas été revues depuis plus de 50 ans dans le département ! En cette année particulière, les sorties botaniques se sont faites plus rares alors les bonnes nouvelles comme celle-ci sont encourageantes.

Cotonnière jaunâtre © Julien Geslin (CBN de Brest)

  • Le Vulpin bulbeux (Alopecurus bulbosus) : une plante des pelouses humides de la famille des Poacées, qu'on appelait Graminées. Elle tient son nom de ses tiges bulbeuses à la base. Elle a été redécouverte à Saint-Philbert-du-Peuple. Elle était autrefois signalée dans plus d'une quinzaine de communes du département.
    > Découvrir sa répartition sur eCalluna
  • La Cotonnière jaunâtre (Filago lutescens) : une plante de la famille des Astéracées, au feutrage blanc, qui pousse sur des pelouses à roches siliceuses. Elle fleurit de juillet à septembre. Ses fleurs jaunes sont regroupées en capitule. Elle a été redécouverte à Bain-sur-l'Authion et Saint-Philbert-du-Peuple.
  • > Découvrir sa répartition sur eCalluna
  • L'Elatine fausse-alsine (Elatine alsinastrum) : une petite plante amphibie, rare et menacée dans l'Ouest de la France, redécouverte à Bauné. Elle vit essentiellement en bord d'étangs ou de marais.
    > Découvrir sa répartition sur eCalluna
  • La Campanule à petites fleurs (Campanula erinus) : une plante rare et menacée en Pays de la Loire de la famille des Campanulacées. Ses fleurs minuscules sont solitaires ou en cymes, de couleur blanche ou bleue.
    > Découvrir sa répartition sur eCalluna

Merci à tous pour vos contributions à la meilleure connaissance et préservation des plantes sauvages du Maine-et-Loire !

> A savoir • Le bilan des découvertes de Maine-et-Loire et des 11 autres départements d'intervention du Conservatoire botanique sera à lire dans le prochain numéro d'E.R.I.C.A., à paraître au printemps 2021.

Contact

Julien Geslin
Responsable Maine-et-Loire du réseau des correspondant.e.s
Référent interrégional flore
Antenne Pays de la Loire
Conservatoire botanique national de Brest
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