Depuis 2015, le Conservatoire botanique national de Brest pilote la déclinaison du Plan national d'actions en faveur des messicoles en Basse-Normandie. Ces plantes, qui font partie de la richesse du patrimoine naturel sauvage, sont menacées de disparition.
Contexte
Les adventices des cultures, connues plutôt sous l'appellation "mauvaises herbes", sont des plantes spontanées poussant dans les cultures sans y avoir été semées. Parmi elles se trouvent les plantes messicoles : des plantes annuelles, locales, liées aux cultures céréalières d’hiver ou au colza comme le Miroir de Vénus, le Bleuet ou encore le Coquelicot. Elles subissent depuis l’intensification des pratiques agricoles, une régression drastique dans toute l’Europe. Aujourd'hui quelques-unes d’entres elles réapparaissent dans nos campagnes. Elles font partie de la richesse et de la diversité écologique de l’agroécosystème : elles hébergent ou nourrissent certains pollinisateurs ou auxiliaires des cultures.
Au regard de cette situation plusieurs initiatives en faveur de leur préservation ont été entreprises depuis les années 1990 en France. La dernière en date est la mise en place d’un Plan national d’action en leur faveur en 2012. Le bilan du plan retrace les actions réalisées et identifie celles à poursuivre. Le Conseil national de la protection de la nature (CNPN) a d'ailleurs donné un avis favorable à l’unanimité sur la perspective d’élaboration d’un deuxième Plan national d'action en faveur des messicoles.
Objectifs
Avec l’aide de ses partenaires, le Conservatoire botanique national de Brest a mis en œuvre la déclinaison régionale en Basse-Normandie entre 2015 et 2020 pour :
- développer la connaissance sur la répartition, la fréquence, le maintien des populations de plantes messicoles dans la région,
- préserver voire renforcer les foyers encore existant dans certains secteurs du territoire,
- développer des expérimentations sur des sites phares pour le maintien de ces espèces,
- sensibiliser les acteurs tant en zone rurale qu’urbaine sur l’intérêt et la préservation de la flore messicole.
Le Conservatoire botanique national de Bailleul a, quant à lui, travaillé sur la caractérisation des terroirs messicoles avec l'identification de parcelles d’intérêt prioritaire pour la conservation des plantes messicoles : Plan en faveur des messicoles et des pollinisateurs sur le département de l'Eure.
Résultats
En 2020, les Conservatoires botaniques nationaux de Brest et de Bailleul ont publié la première liste commune pour la Normandie à partir des deux listes des anciennes régions Basse-Normandie et Haute-Normandie. Elle est composée de 91 plantes messicoles liées aux cultures d’hiver.
Ce travail constitue l’étape initiale pour la constitution d’un programme de conservation de la flore messicole à l’échelle de la nouvelle région. Il dessine aussi les prémices d'une mission du Conservatoire botanique normand.
Il ouvre la perspective de travaux futurs comme :
- l’analyse fine de la flore messicole de Normandie : répartition et tendance évolutive des populations sur le territoire, analyse à l’échelle biogéographique (Massif armoricain et Bassin parisien),
- la mise en place d’action de conservation sur le terrain ou en culture avec le soutien des Jardins botaniques de Caen et de Rouen, la chambre d’agriculture de Normandie, des associations naturalistes, horticoles…
Partenaires
- DREAL Normandie
- Conseil régional de Normandie
- L'Europe s'engage en Normandie - FEDER
- Jardin des plantes de Caen
- Conservatoire botanique national de Bailleul
Contact
Juliette Waymel
Chargée d'études flore et habitats
Conservatoire botanique national de Brest
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En savoir plus
Liste des 91 plantes messicoles de Normandie