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Titre : |
Phosphore, azote et prolifération des végétaux aquatiques |
Auteurs : |
Guy Barroin, Auteur |
Année de publication : |
2003 |
Article en page(s) : |
pp. 13-26 |
Langues : |
Français (fre) |
Catégories : |
[Thèmes] Algues
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Mots-clés : |
végétation aquatique pollution de l'eau cyanobactérie |
Résumé : |
"C'est à partir des substances minérales dissoutes dans l'eau que les algues synthétisent leurs tissus. Du point de vue de la structure, le carbone est le composant principal, après l'hydrogène et l'oxygène. Mais c'est le phosphore qui, en conditions naturelles, est le tout premier nutriment à faire défaut pour assurer la synthèse de nouveaux tissus, avant l'azote et le carbone. Le phosphore est dit « facteur limitant », notion empruntée à l'agronomie. C'est également le facteur de maîtrise puisque c'est en agissant sur lui qu'il est possible d'augmenter ou de réduire les proliférations algales. En déversant dans le réseau hydrographique des quantités considérables de phosphore, les activités humaines, qu'elles soient domestiques, industrielles ou agricoles, induisent une carence en azote. Cette situation stimule la prolifération de cyanobactéries capables de fixer l'azote moléculaire dissous dans l'eau dont l'atmosphère constitue une réserve quasi inépuisable. Une fois métabolisé, cet azote se retrouve dans le milieu aquatique et participe à son fonctionnement au même titre que les apports anthropiques. D'autres espèces cyanobactériennes peuvent se développer en raison de leur aptitude à proliférer dans les conditions d'éclairement réduit qu'entraîne les proliférations algales, toutes espèces confondues. Mise en évidence à l'échelle réduite de temps et d'espace propre à l'expérimentation scientifique, la carence en azote fait apparaître ce dernier comme facteur limitant, ce qui occulte le fait qu'à l'échelle globale de l'hydrosystème c'est le phosphore qui est le facteur limitant puisque c'est lui qui déclenche la fixation biologique de l'azote. Outre leurs remarquables facultés d'adaptation, les cyanobactéries ont une taille, une consistance et une toxicité qui empêchent les prédateurs potentiels (zooplancton herbivore) de les consommer si bien qu'elles finissent par dominer le peuplement algal. Il en résulte une profonde dégradation de la structure et du fonctionnement du réseau trophique qui vient s'ajouter aux problèmes spécifiques posés par les toxines qu'elles sécrètent pour porter atteinte aux divers usages attendus de l'eau. Lesquels usages doivent par ailleurs subir les méfaits de la désoxygénation engendrée par les excès de biomasse algale. Alors que la désoxygénation de l'eau entraîne l'élimination de toutes les formes supérieures de la vie, à commencer par les poissons de qualité (salmonidés), celle de l'interface eau/sédiment provoque la réduction des composés du fer et le relargage du phosphore qu'ils piégeaient, créant ainsi une charge interne qui vient s'ajouter à la charge externe du bassin versant pour intensifier le processus de dégradation. Cette implacable évolution en réponse à la pollution par les phosphates se manifeste d'autant plus intensément que le caractère stagnant des eaux est prononcé. " (source : auteur) |
Type de publication : |
périodique |
Référence biblio : |
Barroin G., 2003 - Phosphore, azote et prolifération des végétaux aquatiques. Le courrier de l'environnement de l'INRA, |
ID PMB : |
35547 |
Permalink : |
http://www.cbnbrest.fr/catalogue_en_ligne/index.php?lvl=notice_display&id=35547 |
in Le courrier de l'environnement de l'INRA > n°48 (Année 2003) . - pp. 13-26
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