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Début février, 169 bulbes d'Ail des landes ont été réintroduits à Herbignac en Loire-Atlantique. Ils viennent tout juste de faire l'objet d'un premier suivi. Cette réintroduction a été motivée par la très forte responsabilité que détient la région des Pays de la Loire pour la conservation de cette espèce dont la situation régionale est particulièrement fragile. Elle s'inscrit dans le cadre d'un plan de conservation régional coordonné depuis 2004 par le Conservatoire botanique national de Brest et mis en oeuvre avec le Parc naturel régional de Brière, Bretagne Vivante et les propriétaires des différentes stations.

La station de Coët-Caret à Herbignac

L’Ail des landes (Allium ericetorum Thore) est extrêmement rare sur le Massif armoricain : on le trouve aujourd'hui uniquement à Herbignac au sein de 4 stations. Il est de plus très isolé par rapport au cœur de son aire de répartition qui se situe plus au sud (Aquitaine, Pyrénées). C'est une plante protégée en Pays de la Loire.

Jusqu'alors inconnu sur la vaste propriété boisée de Coët-Caret, il a été découvert en 2002 par Mme de La Monneraye, propriétaire du site. Cette passionnée de botanique a contacté Dominique Chagneau, bénévole responsable flore du Conservatoire en Loire-Atlantique, qui a confirmé la présence de cette espèce rarissime. Mais cette petite station qui ne comptait que deux pieds d'Ail a disparu en 2009, probablement consommés par des rongeurs.

La réintroduction

Début février 2018, 169 bulbes ont été réimplantés, issus de graines prélevées sur des pieds d'Ail ayant fleuri sur les stations de Coët-Caret et de Kerlouis, une autre station proche. Ce mélange a pour objectif de renforcer les chances de réussite, d'une part en augmentant le nombre de plants implantés et d'autre part en augmentant la diversité génétique.

Cette réintroduction a été possible grâce à l’implication de la famille de La Monneraye qui met en œuvre une gestion appropriée pour restaurer et maintenir des conditions favorables à l’espèce. L'opération rare et exceptionnelle a nécessité l’avis favorable du Conseil scientifique régional du patrimoine naturel des Pays de la Loire et du Conseil national de protection de la nature. Elle est encadrée par un arrêté préfectoral qui se poursuivra en 2019 sur un nouveau secteur avec un chantier de restauration pour optimiser la reprise de bulbes qui seront introduits.
 

Premier suivi de la réintroduction


Cécile Mesnage, chargée d'études au Conservatoire (antenne Pays de la Loire) coordonne l'opération. La première visite de suivi le 24 avril dernier a fourni les résultats suivants : "le constat de reprise des bulbes implantés durant l’hiver est très positif puisque près de 99% ont donné lieu à de jeunes feuilles (167 sur les 169 introduits). Toutefois, on a pu constater une part assez importante de feuilles plus ou moins consommées par un prédateur, sans pouvoir dire quel animal est en cause : petit rongeur, mollusque ? Ces résultats restent très encourageants. La prochaine visite de suivi est programmée en fin d’été, date à laquelle on pourra peut-être observer les premières fleurs ?"

En savoir plus

Le plan régional de conservation en faveur de l'Ail des landes en Pays de la Loire

Vidéo sur la réintroduction de l'Ail des landes à Herbignac par le Parc naturel régional de Brière
 

Dans le but d’améliorer les connaissances sur les plantes sauvages de l’Ouest de la France, le Conservatoire botanique national de Brest mène depuis 1992 un inventaire participatif en Bretagne, en Normandie occidentale et en Pays de la Loire. Objectif : recenser toutes les espèces végétales sauvages. Celui-ci réunit chaque année 450 bénévoles actifs à l’échelle du grand Ouest. Il y a quelques jours, les rencontres annuelles régionales ont permis de dresser le bilan annuel, de se former et de s’informer.

Un inventaire participatif sous controle scientifique

En 2017, 457 correspondants ont envoyé 170 000 observations. La dynamique du réseau de correspondants bénévoles, regroupant des amateurs ou des professionnels, est très active. Ces observations alimentent la base de données du Conservatoire qui comprend aujourd’hui plus de 5,2 millions d’observations pour l’Ouest de la France.

Ce dispositif permet de mieux comprendre l’état et les évolutions des plantes locales et des milieux naturels. Le Conservatoire établit ainsi des cartes de répartition pour chaque espèce et analyse les tendances (stabilité, régression ou extension). Les espèces menacées peuvent alors être identifiées et faire l’objet de mesures de prévention, de sauvegarde ou de restauration.

« Dans la mesure où les analyses issues de cet inventaire contribuent à informer la population et à alimenter les politiques publiques de la biodiversité, il est indispensable que les données récoltées par les botanistes soient fiables. C’est pourquoi elles sont contrôlées et validées par les experts du Conservatoire avant d’être utilisées » explique Sylvie Magnanon, directrice scientifique et à l’origine de la création du réseau de botanistes.

Les observations collectées ont été validées par le Conservatoire et sont accessibles sur l'application web eCalluna.

Les rencontres régionales annuelles 2018

Bretagne, le 18 avril à Brasparts

> Télécharger les présentations

 

Normandie, 24 mars à Ségrie-Fontaine

> Télécharger les présentations

 

Pays de la Loire, 24 mars à Ancenis

> Télécharger les présentations

 

Suite aux inventaires réalisés en 2017 dans le département du Calvados par le Conservatoire botanique et son réseau de correspondants bénévoles, la connaissance de la flore sauvage continue de progresser ! 27 fiches d'espèces rares et menacées viennent d'être mise à jour dans l'application "Flore du Calvados".

Liste des fiches d'espèces rares et menacées mises à jour

A noter, Calendula arvensis L. a toujours été rare dans le département, et était considérée comme disparue, victime de l'intensification de l'agriculture. Elle a été redécouverte en 2017 à Rots par Thomas Bousquet du Conservatoire botanique en bord de champs où elle forme une population très restreinte.

> Rendez-vous sur Flore du Calvados !

Cette application est maintenue à jour chaque année dans le cadre du partenariat avec le Conseil départemental du Calvados.

Le Conservatoire botanique a besoin de vous pour mieux connaître la répartition des plantes des moissons en Pays de la Loire dont certaines comme le Coquelicot argémone, le Bleuet ou encore le Chrysanthème des moissons sont encore relativement bien présentes. Nous invitons tous les observateurs.rices à participer à une enquête de terrain. Agriculteurs.trices, nous comptons aussi sur vous !

Pourquoi une enquete sur les messicoles ?

Les plantes messicoles sont liées aux cultures où le travail du sol maintient des conditions écologiques adaptées et permet l’accomplissement de leur cycle de vie. Depuis la seconde moitié du 20e siècle, elles ont considérablement régressé suite aux nombreux changements de pratiques culturales (usage d’herbicides, fertilisation...). Elles marquaient pourtant les paysages agricoles par leurs floraisons spectaculaires et accueillaient de nombreux insectes utiles aux cultures (comme les coccinelles ou les syrphes).

Face à ce déclin, un Plan national d’actions (PNA) a vu le jour pour la période 2012-2017. La démarche se poursuit et une seconde version du plan prendra bientôt le relai.

Le Conservatoire botanique a réalisé un état des lieux de ces plantes en Pays de la Loire mettant en avant 130 plantes répondant aux caractéristiques de "messicoles" dont 76 sont "prioritaires". Ces dernières, à rechercher ou figurant sur la Liste rouge de la flore vasculaire des Pays de la Loire, justifient des mesures de conservation. Ce sont donc près de 60% des plantes messicoles qui sont menacées ou ont déjà disparu de la région.

Les milieux cultivés sont peu inventoriés. Pour pallier à ce déficit et améliorer la connaissance des plantes sauvages, les observateurs.rices sont invité.e.s à participer à cette enquête afin de transmettre au Conservatoire botanique leurs observations.

Quelles espèces rechercher et où ?

Observateur.rice débutant.e

Pour vous aider à les reconnaître, voici les fiches de quelques plantes messicoles encore relativement répandues dans les cultures (ou dans des milieux de substitution comme les pelouses et certaines zones où les sols sont remaniés). Elles sont faciles à reconnaître au moyen de certains critères simples.

Retrouvez-les dans le tableau ci-dessous, classées selon la couleur de leurs fleurs.
 

Fleurs
bicolores

Linaire bâtarde Kickxia spuria (L.) Dumort. Fiche Répartition
Linaire élatine Kickxia elatine (L.) Dumort. subsp. elatine Fiche Répartition
Petite Linaire Chaenorrhinum minus (L.) Lange subsp. minus = Antirrhinum minus L. Fiche Répartition

Fleurs
blanches

Ammi élevé Ammi majus L. Fiche Répartition
Camomille des champs Anthemis arvensis Fiche Répartition
Épiaire annuelle Stachys annua (L.) L. Fiche Répartition
Galeopsis des moissons Galeopsis segetum Neck. Fiche Répartition
Grémil des champs Buglossoides arvensis (L.) I.M.Johnst Fiche Répartition
Peigne de Vénus Scandix pecten veneris Fiche Répartition
Persil des moissons Sison segetum L. Fiche Répartition
Petite Cigüe Aethusa cynapium Fiche Répartition

Fleurs
bleues ou

violettes

Bleuet Cyanus segetum
= Centaurea cyanus
Fiche Répartition
Buglosse des champs Lycopsis arvensis L. = Anchusa arvensis (L.) M.Bieb. subsp. arvensi Fiche Répartition
Miroir de Vénus Legousia speculum-veneris Fiche Répartition
Mouron bleu Anagallis foemina = Lysimachia foemina Fiche Répartition
Véronique à feuilles d'acinos Veronica acinifolia Fiche Répartition

Fleurs
jaunes ou oranges

Bugle petit-pin Ajuga chamaepytis Fiche Répartition
Chrysanthème des moissons Glebionis segetum  = Chrysanthemum segetum Fiche Répartition
Renoncule des champs Ranunculus arvensis Fiche Répartition
Souci des champs Calendula arvensis L. Fiche Répartition

Fleurs
rouges ou
roses

Adonis d'automne Adonis annua Fiche Répartition
Coquelicot argémone Papaver argemone Fiche Répartition
Épiaire des champs Stachys arvensis (L.) L. Fiche Répartition
Guimauve hérissée Malva setigera K.F.Schimp. & Spenn. Fiche Répartition
Muflier des champs Misopates orontium (L.) Rafin. Fiche Répartition

Fleurs sans pétales (graminée)

Petite Brize Briza minor Fiche Répartition

 

Botaniste confirmé.e

76 plantes messicoles prioritaires dans la région et plus particulièrement celles non revues depuis 20 ans ou plus sont à rechercher. Pour orienter les prospections, il est possible de se référer aux cartes de répartition à la commune sur l'application eCalluna.
 

Transmettre vos observations

Dans le Carnet de terrain, notez sur l’inventaire l’ensemble des espèces que vous êtes en mesure de reconnaître. Si vous ne faites pas encore partie de notre réseau de correspondants bénévoles, envoyez un mail à Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser..

Dans le cas de plantes observées en terrain cultivé, il est intéressant d'inscrire dans le champ «commentaire», ces données:

  • Type de champs : Céréales et Oléo-protéagineux / Plantes à parfum, aromatiques et médicinales / Maraîchage / Verger / Vigne / Friche-Jachère
  • Type de culture : Blé d’hiver / Orge / Colza / Culture de carottes…
  • Emplacement dans le champ : Bord de champ / Zone délaissée lors du semis / Cœur du champ (si autorisation)
  • Abondance de la ou des plantes, par classes d’effectifs : 1-10 pieds / 10 à 100 pieds /100 à 1000 pieds / >1000 pieds
  • Toute autre information pouvant vous sembler pertinente

La fiche de terrain de l'Observatoire des messicoles de Tela Botanica peut vous aider à noter ces informations complémentaires sur le terrain avant de les saisir en ligne. Nous recommandons aussi d'envoyer des photographies des plantes notées (en particulier des parties de la plante permettant de les distinguer d’espèces proches). Si la population en place semble abondante et si vous en avez la possibilité, nous conseillons également de prélever des échantillons pour examen ultérieur, en particulier pour les plantes d’identification délicate.

A SAVOIR

  • Les observateurs.rices doivent respecter les propriétés privées lors de leurs prospections et ne pas pénétrer au cœur des parcelles sans autorisation expresse. Les plantes messicoles sont souvent limitées aux bords de champs et il est généralement inutile de pénétrer au sein même des parcelles pour effectuer des relevés.
  • Toutes les données recueillies dans le cadre de cette enquête rejoindront le système d'informations du Conservatoire botanique national de Brest et son application eCalluna.


Contact

Cécile Mesnage
Chargée d'études flore et habitats
Antenne Pays de la Loire
Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser.
02 40 69 70 55

En savoir plus

Zoom sur les messicoles des Pays de la Loire

Liste complète des plantes messicoles

Liste des 76 plantes prioritaires

Etat des lieux des plantes messicoles en Pays de la Loire

Brochure "Agir pour les plantes messicoles : l'essentiel du Plan national d'actions"

Observatoire des messicoles de Tela Botanica

Portail sur le Plan national pour les plantes messicoles

 

 

La Fédération des 11 conservatoires botaniques nationaux met en ligne plus de 27 millions d'observations géolocalisées et validées par des experts de la botanique dans un atlas numérique consacré à la flore de France. Cet outil, dédié aux professionnels et amateurs de l'environnement, participe à mieux étudier et à mieux préserver la diversité du patrimoine végétal français. Il est le premier volet d'une base de données plus vaste qui concernera aussi les champignons et les milieux naturels.

 

Les opérations d'acquisition et de diffusion de connaissances floristiques sur le territoire national sont assurées par les 11 conservatoires botaniques nationaux (CBN) et les conservatoires botaniques émergents, qui emploient en leur sein plus de 350 professionnels et forment chaque année de nombreux bénévoles.

Ce travail est réalisé en conformité avec les principes du Système d’Information sur la Nature et les Paysage (SINP), dispositif partenarial avec le Ministère de l’Environnement de l’Energie et de la Mer (MEEM), qui a pour objet de structurer les connaissances sur la biodiversité (faune, flore, fonge, habitats…).

La réalisation de cartes de répartition des espèces, qui découle de ces travaux, est indispensable à la mise en œuvre des politiques publiques visant à la préservation de la flore sauvage en France, dont l'établissement des listes rouges et la rédaction de plans nationaux d'action.

En savoir plus

SI flore

Les conservatoires botaniques nationaux

eCalluna - l'application du Conservatoire botanique national de Brest pour connaître la répartition des plantes sauvages de l'Ouest de la France