void.gif

De 2011 à 2015, le Conservatoire botanique national de Brest porte un important programme de réintroduction de 30 espèces éteintes ou menacées de disparition à l’île Maurice. Cette opération exceptionnelle et complexe est l’aboutissement d’une action de conservation menée depuis près de 40 ans.

Contexte

Surgie de l’Océan Indien il y a 8 millions d’années, l’île Maurice abrite de très nombreuses espèces végétales et animales uniques au monde, elle présente ainsi un taux d’endémisme parmi les plus élevés de la planète. Mais cette petite île a perdu un grand nombre de ses espèces. En l’absence de structures et de politiques locales spécialisées dans la conservation végétale, le Conservatoire botanique a initié dans les années 70 la création de la plus grande collection au monde de plantes menacées de l’île. Cette étape a permis de sauvegarder de nombreuses espèces qui auraient sans cela disparues aujourd’hui.

De 2011 à 2015, il mène le programme de réintroduction "Retour de plantes menacées à Maurice". Ce programme est une première dans le domaine de la conservation. Il est le fruit de quatre décennies d’efforts allant du sauvetage in extremis à la réintroduction d'espèces dans leurs milieux naturels d’origine. Parmi la trentaine d’espèces des collections brestoises concernées, certaines ont fait l’objet d’attention et de soins tout particuliers, de partenariats scientifiques, techniques et financiers engagés dans la durée, sans lesquels aucune perspective de réintroduction en nature n’aurait été envisageable.

Dombeya mauritiana : les fleurs du mâle

Ce Dombeya endémique présente la particularité d’être dioïque : ses arbres sont soit mâles et soit femelles. Or en 1993, l'unique plant connu était mâle. Pour éviter une inéluctable extinction, il fut mis en culture au Conservatoire botanique. Par le biais d’un traitement hormonal adapté, des fleurs mâles ont été transformées en fleurs femelles puis, après pollinisation, ces fleurs ont donné des graines. Cette première mondiale a permis de sauvegarder l'espèce.

Cylindrocline lorencei : une régénération

L’histoire de Cylindrocline commence en 1977 lorsque Jean-Yves Lesouëf récolte les graines des plants encore présents à l'état sauvage juste avant leur disparition définitive en 1990. Le Conservatoire botanique les avait cependant placé en banque de graines mais celles-ci étaient incapables de germer naturellement. Grâce à l’utilisation des biotechnologies en collaboration avec l'INRA de Ploudaniel, il réussit en 2000 à régénérer des plantes entières.

Il s’agit alors d’une première mondiale au service de la conservation de la biodiversité. Les essais de bouturage assez difficiles et le manque d’individus et de graines viables conduisent ensuite le Conservatoire à se tourner vers Vegenov pour multiplier à plus grande échelle, par micropropagation in vitro, des centaines de plantes dès 2009.

 

Objectifs

  • Multiplication à Brest des espèces endémiques menacées
  • Développement de partenariats avec les principaux organismes responsables de l’environnement mauricien, signature officielle d’une convention de coopération avec le gouvernement mauricien
  • Rapatriement des 30 espèces les plus rares vers les structures de conservation dédiées existantes permettant d’assurer l’acclimatation des plantes avant leur réintroduction dans leur environnement d’origine

En vidéo

Partenaires

 

Suites du programme 

Contact

Stéphane Buord
Directeur scientifique des actions internationales
Conservatoire botanique national de Brest
Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser.

En savoir plus

Le Courrier de la Nature n°267, mars-avril 2012, p. 22-29 : "Réintroduction d'espèces végétales endémiques à l'île Maurice"

Dossier de presse "Défi écologique : retour de plantes disparues sur leur île natale" (2011)

Programme Astiria à Maurice

Récemment découvert, Zelkova sicula est pourtant une véritable fossile vivant de l’époque tertiaire ! Cet arbre endémique de Sicile (Italie) est aujourd'hui menacé par les modifications de son milieu de vie. Il ne reste, dans la nature, que quelques rares spécimens... La Région Sicile a sollicité le Conservatoire botanique national de Brest pour le montage d’un programme visant à sa préservation.

Contexte

Le Bassin méditerranéen est le 3ème hotspot le plus riche du monde en diversité végétale.

On y trouve environ 30 000 espèces de plantes, dont plus de 13 000 endémiques, c’est-à-dire n’existant nulle part ailleurs. C’est le cas de Zelkova sicula, cet arbre endémique de Sicile est une espèce de haute valeur patrimoniale.

Seulement deux individus vivent sur quelques milliers de mètres carrés dans deux petits vallons dont le site Natura 2000 "Bosco Pisano" à Buccheri et le site de Cirana. Ils sont particulièrement menacés par la pâturage extensif , des modifications de leurs habitats et des problèmes de reproduction.

En raison de son extrême rareté et de son risque grave d’extinction, l’espèce est alors classée "en danger critique" sur la liste rouge de l'Union internationale pour la conservation de la nature et figure au "Top 50 des plantes menacées des îles méditerranéennes".

Zelkova sicula, un fossile vivant ? Cet arbre appartient au genre Zelkova qui a une valeur symbolique pour la paléobiogéographie et la biologie de la conservation. Il était très commun dans les forêts luxuriantes d’Europe durant l’ère tertiaire. Les changements climatiques au début des glaciations du Pléistocène ont causé sa raréfaction. Il a réussi à trouver refuge au sud de la péninsule italienne jusqu’à nos jours ! Ce n’est que dans deux îles méditerranéennes, où les effets de la glaciation ont été moins sévères, que l’on trouve encore aujourd’hui les deux espèces survivantes. Bien que menacé, Zelkova abelicea demeure bien présent en Crète tandis que Zelkova sicula est devenu extrêmement rare en Sicile.

Objectifs

Le programme européen 2011-2017 LIFE+ "Zelkov@zione - Urgent actions to prevent the extinction of the critically endangered Zelkova sicula from Sicily" vise à améliorer les conditions de préservation de Zelkova sicula. Le Conservatoire botanique apporte son expertise scientifique et technique pour la mise en place d’un protocole de multiplication et le lancement d’une multiplication massive, le maintien de la diversité des populations par la culture de doublons de sécurité et leur diffusion auprès d’autres institutions scientifiques internationales.

Les résultats attendus sont :

  • Consolidation des populations naturelles
  • Restauration des habitats forestiers
  • Diffusion de l’espèce dans de nouveaux sites naturels
  • Mise en sécurité de plantes dans des centres publiques de conservation tels le Centre pour la conservation du germoplasme de Marianelli et le Conservatoire botanique national de Brest
  • Reconnaissance de l’état d’espèce protégée au niveau régional et lancement de procédures pour son insertion dans la liste des "espèces prioritaires" de la directive européenne Habitat-Faune-Flore
  • Standardisation des procédures normatives pour la protection des espèces menacées
  • Sensibilisation de l’opinion publique sur le problème global de la conservation de la biodiversité.

Partenaires

  • Union européenne - programme LIFE+
  • Conseil national des recherches – Institut de génétique végétale d'Italie (CNR-IGV)
  • Département régional de l’Environnement de la Région Sicile (DRA)
  • Département régional de l’Office des forêts domaniales de la Région Sicile (DRAFD)
  • Legambiente

En savoir plus

Site web dédié au programme LIFE+ "Zelkov@zione"

Article sur Zelkova sicula dans BGJournal (2015)

Dossier de presse "Rencontre d’experts européens à Brest, autour de Zelkova sicula, emblème du patrimoine sicilien" (2013)

Article sur Zelkova sicula dans Biodiversity Journal (2012)

Le Panicaut vivipare figure parmi les plantes les plus rares et les plus menacées d'Europe ! En France, il vit aujourd'hui dans un seul site situé à Belz dans le Morbihan. Identifié comme une priorité par l'Etat, il fait l'objet d'un "Plan national d'actions", coordonné depuis 2013 par le Conservatoire botanique national de Brest, dont la réussite repose sur l'implication la plus large possible des acteurs locaux.

Contexte

Panicaut, Quézaco ?

Contrairement aux apparences et à son nom ambiguë, le Panicaut vivipare (Eryngium viviparum) n’est pas un chardon ! Il appartient à la famille des fleurs en ombelles (apiacées) et ne mesure pas plus de 15 cm. Son feuillage vert bleuâtre fait ressortir ses petites fleurs d’un joli bleu clair qui se développent en ombelles. C'est une plante typique des prairies inondées en hiver et sèches en été.

Vivipare - C’est ce qu’on dit des animaux dont les petits se développent entièrement dans le ventre de leur mère, mais... une plante vivipare ? Le Panicaut vivipare forme des "propagules", c’est-à-dire des petites rosettes de feuilles se développant sur le pied mère. Elles se fixent ensuite sur le sol où elles s’enracinent et donnent naissance à un nouveau pied. Cela ne l'empêche pas de se reproduire aussi à partir de graines.

 

Une plante menacée d'extinction

Encore présent dans une quarantaine de sites du Pays d’Auray jusqu’au milieu du 20e siècle, le Panicaut vivipare ne survit plus que dans un seul site situé sur la commune de Belz. Il est rare et menacé dans l’ensemble de son aire, en plus de sa station morbihannaise, on recense une vingtaine de stations situées au Nord-Ouest de l’Espagne et au Portugal.

Les raisons sa raréfaction en Bretagne sont multiples : abandon des pratiques agricoles traditionnelles (pâturage, étrépage), artificialisation des sols (urbanisation, creusement de plans d'eau).

C'est grâce au pâturage par un troupeau de vaches Bretonne pie noir qu'il a pu se maintenir à Belz.

Suite à l’arrêt de l’exploitation agricole du site dans les années 1980, l’association Bretagne vivante a repris la gestion du site abritant la dernière population morbihannaise. Cette action de conservation permet aujourd’hui, après plusieurs années de fluctuations du nombre d’individus, d’observer une augmentation de sa population, comptant un peu plus de 10000 individus (estimation 2016) repartis sur moins de 1000 m².

Le Plan national d'actions (PNA) en faveur du Panicaut vivipare, validé par le ministère en charge de l'Environnement et le Conseil national pour la protection de la nature, dresse alors un état des lieux des connaissances pour la France et propose un certain nombre d’actions pour sauvegarder l’espèce et son milieu de vie et renforcer sa population. Il prolonge et renforce des actions portées depuis les années 1980 par Bretagne vivante, le Conservatoire botanique, les opérateurs Natura 2000, le Département du Morbihan et la Région Bretagne, sur le site de Belz et d’autres sites potentiels pour l’espèce.

 

Objectifs

Préserver

  • Conforter durablement le site de Belz : élargir le site en y intégrant les landes présentes à proximité, mettre en place une gestion et une protection durable de cet ensemble naturel
  • Créer un réseau de sites refuges pour que la population française du Panicaut vivipare ne se limite plus à une seule station : restaurer les zones humides favorables en se basant sur le réseau des sites historiques et réintroduire l'espèce dans certains de ces sites

Etudier

  • Améliorer les connaissances sur le contexte écologique de la station actuelle et des stations historiques
  • Comparer les populations de Belz aux populations ibériques : écologie, morphologie, génétique
  • Etudier sa biologie de reproduction

Informer et sensibiliser

  • Auprès du grand public et des acteurs territoriaux : réunions d'information, sorties nature, communiqués de presse...
  • Auprès des spécialistes : colloques scientifiques, articles scientifiques...

 

2 films à visionner

N°1 "Histoire végétale : le Panicaut vivipare (Eryngium viviparum)"

Un petit film pour découvrir en 2 minutes l'histoire de cette plante originale

 

N°2 "Regards d'acteurs : la préservation du Panicaut vivipare (Eryngium viviparum)"

Un film de 8 minutes qui donne la parole aux acteurs qui oeuvrent pour la préservation de cette espèce rare.
Il explique les techniques et les méthodes scientifiques déployées dans le cadre du Plan national d'actions.

 

4 posters scientifiques

 

Illustrations à votre disposition


Eryngium viviparum • Erwan Glemarec (CBN de Brest)

Eryngium viviparum • Charlotte Dissez (CBN de Brest)

Eryngium viviparum • Erwan Glemarec (CBN de Brest)

Résultats

Le bilan des 6 années met en avant :

  • Un réseau d'acteurs impliqués et une gouvernance multi-partenariale réussie.
  • Une avancée sur la connaissance de l'espèce et des protocoles d'études.
  • Un travail de multiplication de plants et récolte de graines maitrisé, un travail sur les herbiers à poursuivre.
  • Des pratiques de gestion améliorées mais une conservation de l'espèce sur site à l'état sauvage qui reste fragile.
  • Des tests de réintroduction sur des sites expérimentaux qui laissent présager un maintien durable.
  • Une espèce de plus en plus connue des passionnés de nature, des botanistes, des élus et du grand public.
On le sait maintenant • Le Panicaut vivipare est une plante hémicryptophyte à rosette des milieux temporairement inondés. Elle présente un cycle de reproduction court, conditionné par la durée de la période où elle se trouve hors de l'eau. L’espèce se distingue par une remarquable capacité de multiplication végétative, d’où son nom (abusif) de vivipare. La floraison a lieu en été jusqu’au début de l’automne. Seules les abeilles et les fourmis semblent la butiner. Après la floraison la rosette basale meurt, mais plusieurs rosettes clonales axiales se développent, ce qui explique notamment sa distribution en patch. Le Panicaut vivipare se reproduit également par graines et les observations en conditions contrôlées suggèrent la coexistence de l’allo et l’autofécondation. Ces observations et bien d'autres sont à retrouver dans le bilan.

 

 

Quelles sont les suites attendues ?

Le Conservatoire botanique a été missionné par le ministère de la Transition écologique et solidaire pour proposer en 2020 un deuxième Plan national d'actions avec pour objectif principal de consolider le réseau d'acteurs.

Il s'agira également de trouver les bonnes conditions pour assurer la gestion durable de la station historique de Belz et des sites refuge ayant fait l'objet d'expérimentations de réintroduction.

En parallèle, les actions sur le terrain se poursuivront : suivi des populations, gestion des sites, multiplication de plants, sensibilisation des publics…

 

Partenaires

 

Contact

Erwan Glemarec
Chargé d'études flore et habitats
Conservatoire botanique national de Brest
Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser.

 

En savoir plus

Plan national d'actions en faveur du Panicaut vivipare 2012-2017

Bilan du Plan national d'actions en faveur du Panicaut vivipare 2014-2018

Diaporama du comité de pilotage du plan national d’actions (PNA) en faveur du Panicaut vivipare du 14 mars 2019

Compte rendu du comité de pilotage du plan national d'actions (PNA) en faveur du Panicaut vivipare du 14 mars 2019

Bilan 2019 du Plan national d'actions en faveur du Panicaut vivipare

Bilan 2018 du Plan national d'actions en faveur du Panicaut vivipare

Bilan 2017 du Plan national d'actions en faveur du Panicaut vivipare

Bilan 2016 du Plan national d'actions en faveur du Panicaut vivipare

Bilan 2015 du Plan national d'actions en faveur du Panicaut vivipare

Bilan 2014 du Plan national d'actions en faveur du Panicaut vivipare

Rapport d'étude, "Quel statut réglementaire pour la conservation à long terme de la station d’Eryngium viviparum aux Quatre chemins à Belz ?"

Thèse, " Biologie et écologie d'une population isolée d'Eryngium viviparum. Perspectives pour sa conservation en France. Université de Bretagne occidentale Géoarchitecture EA 7462– Brest. 207p."

Résumé de la thèse "Biologie et écologie d’une population isolée. Exemple d’Eryngium viviparum et implications pour sa conservation en France"

E.R.I.C.A. n°33, 2019, "Plan national d'actions en faveur du Panicaut vivipare : bilan et perspectives"

Naturae n°8, 2017, "Les enjeux de conservation d’Eryngium viviparum J.Gay, synthèse des connaissances et nouveaux apports scientifiques"

Bulletin de la Société botanique du Centre-Ouest, tome 44, 2013 "Eryngium viviparum J. Gay en France: bilan et perspectives en terme de préservation"

Garance Voyageuse n°111, 2011, "Le Panicaut vivipare. Pour la sauvegarde d'une espèce végétale en voie d'extinction"

Poster scientifique "Amélioration des connaissances sur la biologie et l’écologie du Panicaut vivipare (Eryngium viviparum) en vue de sa conservation et de sa réintroduction" (Rever, 2015)

Poster scientifique "Improving knowledge of the biology and ecology of Eryngium viviparum for its conservation and reintroduction Eryngium viviparum : distribution, habitat, conservation status" (Ecological resoration, 2015)

Poster scientifique "Expérimentations de réintroduction d’Eryngium viviparum (J.Gay) dans le Morbihan" (ECOVEG12, 2016)

Poster scientifique "Genetic consequences of long-term isolation for the last french population of Eryngium viviparum, and implications for conservation" (SFE, 2016)

Haïti compte 1500 espèces de plantes à fleurs et de fougères endémiques c'est-à-dire qu'on ne trouve que dans cette seule région au monde : une richesse végétale incroyable. Mais la déforestation massive entraîne la disparition d'un grand nombre d'entre elles comme le Genévrier d'Ekman (Juniperus gracilior var. ekmanii) dont il n'existe plus que sept arbres... 

Contexte

Le patrimoine végétal d'Haïti menacé de disparition

Les îles Caraïbes abritent 11000 espèces végétales dont 72% endémiques, c’est-à-dire qu’elles n’existent que dans cette région du monde. Parmi ces îles, Haïti est certainement l’une des plus déforestées. On considère aujourd'hui que moins de 3% du territoire haïtien est couvert de forêts alors qu’en 1923 elles en couvraient 60%. Cette déforestation fragilise les milieux naturels et entraîne la disparition d’espèces végétales comme dans le le Genévrier d’Ekman en Forêt des Pins.

Le Genévrier d'Ekman, un arbre emblèmatique

Depuis 1998, le Genévrier d’Ekman est classé "en danger critique d’extinction" sur la liste de l’Union internationale pour la conservation de la nature. Il figure parmi les espèces les plus menacées au monde, avant même le Panda géant. Son bois était utilisé pour la sculpture en raison de sa couleur rougeâtre et de ses belles rainures. Ses branches servaient également de bois de chauffage. Son nom lui vient d’Ekman, un botaniste suédois qui a prospecté Haïti dans les années 1920. Il a également donné son nom au célèbre Herbier Ekman de l’Université de Port au Prince.

A Haïti, il existe uniquement sept genévriers situés dans la Forêt des Pins sur le Massif de la Selle. Aujourd’hui, cette population est qualifiée de très faible et en diminution. Des mesures de préservation sont donc nécessaires pour sauver cet arbre et son milieu de l’extinction.

Deux programmes

Dans le cadre d’un appel à projet international lancé par le Critical Ecosystem Partnership Fund, l’Arche aux Plantes, le Conservatoire botanique, l’OPDFM, l’Université de Port au Prince et Vegenov, ont proposé en 2013-2015 le programme "Sauver le Genévrier d’Ekman et préserver la flore de la Forêt des Pins à Haïti". Ce programme porté par L’Arche aux plantes associe l’expertise technique et scientifique du Conservatoire botanique en matière d’étude et de conservation d’espèces végétales patrimoniales à l’échelle internationale et l'expérience de terrain de l'OPDFM notamment au niveau des reboisements de parcelles déforestées ou encore d’actions de sensibilisation auprès des populations locales.

Un nouveau programme 2016-2018 est actuellement en cours avec Vegenov et la Fondation Yves Rocher pour permettre de maitriser les étapes complexes de la multiplication in vitro du Genévrier d'Ekman puis d'envisager leur rapatriement et leur réintroduction dans leur milieu d'origine.

Résultats attendus

  • Inventaires botaniques, liste d’espèces patrimoniales, enquête ethnobotanique
  • Etat des lieux des enjeux de conservation
  • Mise à jour du plan de gestion et suivi des reboisements : 150 hectares reboisés, 100 hectares de forêts de feuillus (Rack bwa) mis en défens
  • Multiplication des espèces patrimoniales
  • Création d’un jardin de plantes endémiques
  • Multiplication in vitro du Genévrier d’Ekman et rapatriement à Haïti

Partenaires

2013-2015

2016-2018

En savoir plus

Dossier de presse "Au secours du Genévrier d’Ekman et de la flore d’Haïti" (2014)

 

Arborescence dans le R.N.F.O

(onglet « Consultation »)

 

Critères morphologiques principaux à examiner

  • taille et aspect (luisant/mate) des capsules et forme de l'apex
  • taille des pédicelles et des bractées (floraison/fruitaison)
  • couleur des anthères

Commentaires

Asphodelus albus Mill. est une plante relativement commune dans les landes atlantiques sèches, talus, lisières, bois clairs sur terrain acide. On la rencontre essentiellement dans les départements de Loire-Atlantique et Vendée, dans une moindre mesure en Ille-et-Vilaine, dans le Maine-et-Loire et le Morbihan. Elle est exceptionnelle dans les Côtes-d’Armor, le Finistère et en Sarthe ; tandis qu’elle est présumée disparue de Mayenne (cf. carte eCalluna).

Les subsp. albus et subsp. occidentalis (Jord.) Z.Diaz & Valdés sont reconnus dans l’ouest de la France mais les critères morphologiques et leur répartition respective restent à préciser. Les éléments de détermination se concentrent sur la taille et aspect (luisant/mate) des capsules ainsi que la forme de l’apex, mais aussi la taille des pédicelles et des bractées au moment de la floraison et fruitaison. Il est parfois évoqué des distinctions entre les deux sous-espèces concernant la taille des étamines par rapport aux tépales ou encore la couleur des anthères.

Documents de référence 

  • Díaz Lifante Z., Valdés B., 1996 - Revisión del género Asphodelus L. (Asphodelaceae) en el Mediterráneo Occidental. Boissiera, 52 : 189 p. [en ligne]
  • Flora Iberica [en ligne]
  • Jordan A., 1860 - Notice sur diverses espèces négligées du genre Asphodelus, comprises dans le type de l'Asphodelus ramosus de Linné. Bulletin de la Société botanique de France, 7 : 722-740. [en ligne]
  • Présentation« Asphodelus albus : appel à contribution concernant les sous-espèces en présence » lors de la réunion annuelle des correspondants.es des Pays de la Loire le 20/04/2024.
  • Tison J. M. & Foucault B. (de) (coord.), 2014 - Flora Gallica. Flore de France. Mèze : Biotope éditions, XX 1195 p.