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Un évènement récent et tragique survenu durant l'été vient nous rappeler l'extrême fragilité de la nature mauricienne et des actions de préservation menées dans un contexte global difficile.

Le récent échouage du vraquier Wakashio, le 25 juillet dernier à un mile de la côte sud-est de l'île, a provoqué, treize jours plus tard, une grave marée noire, soit environ 1000 tonnes d'hydrocarbures déversées essentiellement dans la Baie de Mahébourg, recouvrant son lagon, ses mangroves, ses plages, ses côtes rocheuses... Ce funeste scénario s'est déroulé devant l'un des joyaux du tourisme écologique mauricien, l'île aux Aigrettes, une des plus intéressantes réserves naturelles de l'archipel où le Conservatoire botanique national de Brest travaille depuis quatre ans à réhabiliter la forêt, à réintroduire des espèces disparues, à développer sa pépinière de restauration avec le soutien de ses partenaires locaux. 
 


L'impact de ce naufrage est immédiat sur les colonies d'oiseaux nicheurs présents sur l'île et selon Vincent Florens de l'Université de Maurice : "la faune et la flore intertidales souffriront au moins un à deux ans pour les plages, deux à cinq ans pour les zones rocheuses et beaucoup plus pour les mangroves, des décennies". Outre les impacts immédiats sur les oiseaux, les mammifères marins et les risques d'incendies, de grands déséquilibres écologiques sont à craindre à plus long terme jusqu'à la perte pure et simple d'habitats naturels.

C'est aussi un coup dur porté au tourisme, principale économie de l'île. Le spectre de cette marée noire, même limitée géographiquement, risque de planer encore longtemps dans les esprits et de décourager les visiteurs. Pour réhabiliter sa réputation et le fonctionnement écologique de la zone concernée, il faudra redoubler d'efforts pour sa conservation, en réparant non seulement les dégâts présents mais aussi les impacts des autres menaces qui ont dégradé la biodiversité de Maurice bien avant cette marée noire. Surpêche, destructions des marécages côtiers, absence de politique d'aménagement du territoire à la hauteur des enjeux, les causes de dégradation sont nombreuses et souvent anciennes.

Ce triste évènement a pourtant révélé l'attachement sincère des mauriciens à leur environnement et déclenché un vaste mouvement spontané et populaire en réaction à cette atteinte au patrimoine naturel et à l'identité insulaire, et plusieurs vagues d'indignation de dizaines de milliers de manifestants révoltés par "le peu de cas que leur gouvernement porte dans son ensemble à son environnement et sa biodiversité en général". Cette réaction est salutaire et pleine d'espoir mais cela suffira-t-il à infléchir la tendance ?
 

A savoir • Le Conservatoire botanique national de Brest est engagé depuis 2011 dans la sauvegarde de l'extraordinaire biodiversité végétale des îles Maurice et Rodrigues, aux côtés de ses nombreux partenaires mauriciens : National Parks and Conservation Services, Forestry Services, Mauritian Wildlife Foundation et autres ONG. Ces collaborations ont permis le rapprochement de ces structures, l'échanges de savoirs faires et d'expériences, la mise en place d'outils de conservation et de plans de sauvetage et de réhabilitation de dizaines d'espèces au bord de l'extinction sur l'archipel... 

 

A lire

Contact

Stéphane Buord
Directeur scientifique
Actions internationales
Conservatoire botanique national de Brest
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Cette exposition itinérante, créée par le Conservatoire botanique national de Brest et le Département du Calvados, met en avant quelques plantes emblématiques du territoire, souvent rares, en dévoilant leur richesse et leur fragilité.

Présentation

Dans le cadre d’un partenariat avec le Département du Calvados et l’Etat, l’antenne Normandie du Conservatoire botanique national de Brest a réalisé un Inventaire de la flore du Calvados représentant globalement près de 250000 données récoltées.

Ce portrait de la flore sauvage du département permet de retracer son évolution récente et met en lumière les enjeux de sa préservation notamment sur les espaces naturels sensibles, coeurs de biodiversité protégés et gérés par le Département.

En contrepoint de cette démarche scientifique, cette exposition de photographies de quelques espèces emblématiques de la flore du Calvados, souvent rares, en dévoile sa richesse et incarne au-delà toute la fragilité de ce patrimoine naturel que le Département entend bien contribuer à préserver et valoriser.

Fiche technique

Composition

Exposition d’intérieur.

  • 13 photographies horizontales 350 x 240 mm.
  • 8 photographies verticales 240 x 350 mm.

Ces 21 photographies sont imprimées sur des panneaux dibond vernis. Chaque panneau possède au dos 2 accroches (grilles, cimaises ou crochets non fournis).

Réalisation : 2017.

Pour qui ?

Cette exposition s’adresse à tous publics, en particulier :

  • aux citoyens, aux enseignants, aux scolaires et aux curieux de nature pour leur faire découvrir la diversité du patrimoine végétal local,
  • aux élus et professionnels de l’environnement pour les aider à prendre en compte la préservation de ces espèces.

Modalités

Transport à la charge de l’emprunteur.
Assurance obligatoire couvrant vol, sinistre, casse ou toute autre détérioration.
Tarif de location : prêt à titre gracieux.

Autour de l'expo

  • Une application web dédiée "Flore du Calvados"
  • Un cahier scientifique et technique "La flore du Calvados" qui présente le premier état des lieux départemental sur les plantes sauvages du Calvados en se basant sur des observations botaniques collectées et analysées depuis 1848 jusqu'à nos jours.

Partenaire

Renseignement et réservation

Thomas Bousquet
Antenne Normandie-Caen
Conservatoire botanique national de Brest
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02 31 96 77 56

Démarré en novembre 2019 puis interrompu par la crise sanitaire liée à la COVID-19, le chantier du futur siège du Conservatoire botanique national de Brest a repris fin avril 2020.

Où en est le chantier ?

Le chantier a redémarré à un rythme ralenti compte tenu du maintien de mesures sanitaires préventives.

Un premier bâtiment sur les 3 prévus a désormais atteint sa forme définitive. Les murs bois-pailles sont posés et la toiture installée. Les chevrons caractéristiques de la façade s'impriment désormais dans le site.

Les deux autres bâtiments en sont encore au stade de l'armature. Les façades et les toitures seront posées à la fin de l'été.

Ensuite, la verrière de liaison entre les trois bâtiments pourra être posée, donnant au bâtiment son aspect général dans le courant de l'automne.

Les aménagements intérieurs seront réalisés durant l'hiver et le bâtiment devrait être livré au printemps 2021.

Revenons sur le concept architectural

Le projet retenu, porté par le groupement de l'Atelier Philippe MadecIngerop conseil & ingénierie et Horizons paysage avec l'accompagnement de Gilles Clément, propose de construire une structure sur 2 300 m² prenant la forme d'une grande serre et répondant ainsi au caractère du Conservatoire, aux enjeux et aux conditions climatiques du site.

Les différents pôles fonctionnels sont répartis dans trois volumes compacts liés par la serre dont les espaces libres deviennent le lieu des rencontres, des échanges et de la détente. Les bâtiments sont de faible hauteur, constitués d’un étage sur rez-de-chaussée. Leur toiture de même pente que la serre contribue à l’unité de l’ensemble. Des espaces de plantations sont organisés dans ces espaces communs.

La qualité environnementale du bâtiment et son intégration dans le paysage sont des impératifs : choix des matériaux, efficacité énergétique, conception bioclimatique, utilisation raisonnée du soleil et des façades à haute performance thermique, ventilation naturelle, toiture végétalisée, charpente et bardage en bois, isolation en paille, récupération des eaux de toiture...

Contact

Dominique Dhervé
Directeur général
Conservatoire botanique national de Brest
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Articles associés

C'est une excellente nouvelle qui fait d'autant plus plaisir en cette période si particulière : plus de 5 000 Panicauts vivipare en fleur viennent d'être comptés sur la Réserve des Quatre chemins à Belz, dans le Morbihan.

Résultats

L'année 2020 semble être une bonne année pour le Panicaut vivipare puisque fin juillet 2020, les bénévoles de Bretagne vivante et les agents du Conservatoire botanique et du Syndicat mixte de la Ria d'Etel ont compté 5 308 rosettes de Panicaut en fleur soit 80% de plus qu'en 2019 ainsi que 4 525 rosettes sans fleur. Ils ont également relevé une tendance de la plante à se disperser sur le site ce qui est de bonne augure. Le pâturage et les bonnes conditions d'inondation de l'hiver et du printemps en sont probablement la cause.

Il faut maintenant attendre les résultats du suivi automnal pour confirmer la tendance.

Un nouveau suivi estival

C'est la deuxième année consécutive que ce suivi estival est réalisé. Il vient compléter le suivi automnal réalisé depuis plus de vingt ans. Il permet non seulement de comptabiliser les rosettes fleuries et non fleuries mais il comporte aussi une approche cartographique sur la densité des rosettes au sein de la parcelle étudiée.

Une plante menacée

Le Panicaut vivipare (Eryngium viviparum) figure parmi les plantes les plus rares et les plus menacées d'Europe. Identifié comme une priorité par l'Etat, il fait l'objet d'un Plan national d'actions, animé par le Conservatoire botanique, réunissant de nombreux partenaires pour :

  • améliorer les connaissances concernant la biologie et l'écologie de l'espèce,
  • conserver et étendre la population de Panicaut vivipare sur la Réserve des quatre chemins à Belz et restaurer les populations disparues,
  • informer et de communiquer sur l'espèce auprès des scientifiques, des élus et du grand public.
A savoir • La Réserve des Quatre chemins, propriété de Bretagne vivante est la dernière station française abritant l'espèce. Elle est protégée par un arrêté préfectoral.

 

Jetez un oeil aux films sur le Panicaut vivipare

"Histoire végétale : le Panicaut vivipare"
Un film de 2 min pour découvrir cette plante originale
"Regards d'acteurs : la préservation du Panicaut vivipare"
Un film de 8 min qui explique les techniques et méthodes déployées

 

Partenaires

Contact

Marion Hardegen
Déléguée régionale de l'antenne Bretagne
Conservatoire botanique national de Brest
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En savoir +

La Bretagne n'échappe pas au processus d'érosion de la biodiversité. Renforcer les actions de préservation et de reconquête est donc nécessaire, ici comme ailleurs. Pour ce faire, une agence régionale de la biodiversité a été créée. Des collaborations sont à envisager pour l'avenir entre ce nouvel organisme et le Conservatoire botanique.

Qu'est-ce-que l'Agence bretonne de la biodiversité ?

Elle est née fin 2019 d'une très large concertation régionale portée par la Région et l'Office français de la biodiversité, avec l'appui de la Direction régionale de l'environnement, de l'aménagement et du logement.

Ce nouvel établissement public a vocation a devenir le point focal régional des actions en faveur de la préservation et de la reconquête de la biodiversité. L'agence est chargée d'animer et de valoriser le réseau des compétences régionales dans ce domaine, qu'elles soient publiques, associatives ou privées. Elle apportera également un soutien technique aux pouvoirs publics locaux dans la mise en œuvre de leurs actions, développera des actions de formation et offrira une ingénierie au service du montage de projets communs.

Son installation physique à Brest est en cours ainsi que le recrutement de son équipe de 9 salarié.e.s. Elle sera pleinement opérationnelle en fin d'année 2020.

Quelles relations avec le Conservatoire botanique en Bretagne ?

L'implantation de l'Agence à Brest à proximité du siège du Conservatoire botanique conforte le pôle de compétences lié à la biodiversité dans la région. Le Conservatoire botanique sera amené à nouer de nombreuses collaborations avec ce nouvel établissement, notamment en matière d'accompagnement des territoires, en tant que référent régional sur les plantes sauvages et les milieux naturels bretons.

Contact

Florent Vilbert
Directeur
Agence Bretonne de la Biodiversité
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