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L’équipe de cartographes du Conservatoire botanique est en train de finaliser la carte des grands types de végétation des Côtes-d’Armor. Elle sera mise en ligne en janvier 2020. Les premiers résultats ont été présentés en avant-première lors d’un comité de pilotage qui s’est tenu à l'Hôtel du Département des Côtes-d'Armor le 29 novembre 2019.

Qu'est-ce-qu'une carte des grands types de végétation ?

Le programme, piloté par le Conservatoire botanique, vise à produire une carte numérique de la région Bretagne au 1/25 000 avec une vision globale de l’occupation du territoire par la végétation. La carte est produite grâce à l’analyse d’images aériennes et de données géographiques. Elle distingue 27 grands types de végétation : les landes, les forêts, les tourbières, les prairies...

Grâce à ce nouvel outil, les Etablissements publics de coopération intercommunale (EPCI) vont disposer d’éléments permettant de faciliter l’identification des enjeux biodiversité liés aux milieux présents sur leur territoire et mieux orienter les projets d’aménagement du territoire. La carte permettra également d’identifier les enjeux de biodiversité pour appuyer l’identification de leurs Trames vertes et bleues.

La production se fait département par département, tous les six mois, pour aboutir à une couverture régionale en 2020. La carte du Finistère est accessible depuis janvier, celle d’Ille-et-Vilaine depuis septembre. Le programme bénéficie du soutien financier de 9 partenaires majeurs en Bretagne.

Que nous enseigne la carte des Cotes-d'armor ?

Vanessa Sellin, cheffe du programme de cartographie au Conservatoire botanique, présente quelques enseignements : «globalement, le paysage des Côtes-d’Armor est dominé par les cultures. Il est notamment ponctué d’imposants massifs forestiers de résineux (forêts de Lorge, de Loudéac, de la Hardouinais, de Boquen et de la Hunaudaie). Concernant les végétations naturelles et semi-naturelles, on observe une forte disparité départementale entre l’est et l’ouest. L’ouest est beaucoup plus diversifié. Le bocage y est très dense avec de nombreuses prairies, zones humides, landes et tourbières. Le massif granitique de Quintin avec sa formation en demi-lune, les vallées boisées du Trégor, le sud-ouest de Lannion ainsi que la fin des montagnes noires et des Monts d’Arrée ressortent nettement ». 

Dominique Dhervé, directeur du Conservatoire botanique, explique : « grâce à cet outil, les collectivités des Côtes-d'Armor vont disposer d’éléments permettant de faciliter l’identification des enjeux de biodiversité et mieux orienter les projets d’aménagement ».

Véronique Méheust, vice-présidente du Département en charge de l'environnement, confirme : « le Département est fortement engagé dans la préservation du patrimoine naturel. A ce titre, la carte présente un intérêt majeur car elle permet de localiser plus précisément les secteurs et les milieux à protéger. Outil précieux pour les Espaces naturels sensibles, elle trouve de nombreuses applications concrètes pour le Département et l’ensemble des acteurs de notre territoire (aménagement foncier, protection milieux aquatiques...). C'est une mine d'informations ».

Comment accéder à la carte ?

En accès libre, la carte des Côtes-d’Armor sera mise en ligne début janvier 2020 sur le site web du Conservatoire (cbnbrest.fr) et GéoBretagne (cms.geobretagne.fr). Les professionnels de l’environnement et de la géomatique sont invités à prendre contact avec l’équipe télédétection du Conservatoire afin d’obtenir les couches d’informations géographiques et les intégrer aux logiciels dédiés :
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En savoir +

Le Rapport d'activité 2018 du Conservatoire botanique national de Brest met en avant, dans ses 36 pages et annexes, une vue globale sur l’établissement, ses partenaires, les programmes engagés dans l’Ouest de la France et à l’international pour l’étude et la préservation de la flore sauvage et des milieux naturels.

Sommaire

Administration générale

  • Dialogue de gestion avec les collectivités adhérentes
  • Accompagnement des projets d’Agences régionales de la biodiversité
  • Nouveaux locaux : préparation des marchés de travaux et déménagement
  • Moyens humains : stabilité sur les actions courantes
  • Situation financière : le redressement se poursuit
  • Partenariats financiers

Actions nationales

  • Collaborations avec l'Agence française pour la biodiversité
  • Rencontres des Conservatoires botaniques nationaux
  • Etude sur le devenir des Conservatoires botaniques nationaux

Ressources communes

  • Informatique : gestion des bases de données et développement d'applications métiers, gestion du parc informatiques et des réseaux avec le déménagement des locaux
  • Conservation ex situ : rénovation de la base de données Ex situ, programmes de conservation d'espèces menacées, banque de graines, collections du jardin et des espaces de culture
  • Documentation : déménagement, herbiers, contribution au portail documentaire de l'Agence française pour la biodiversité
  • Communication : plan de communication 2018-2021, stratégie sur les réseaux sociaux 2018-2021, le temps fort 2018, les autres actions marquantes concernant le partage des savoirs et des savoir-faire

Actions interrégionales

  • Observatoire de la végétation et des habitats : inventaire, référentiel R.N.V.O., carte des grands types de végétation, catalogues de végétations et d'habitats, rapportage Natura 2000
  • Observatoire de la flore : inventaire, animation du réseau des correspondants bénévoles, suivi stationnel de plantes rares et menacées, programme CoLiBry, référentiel R.N.F.O., programme interrégional sur les bords de routes avec la DIR Ouest
  • Mise à disposition des données scientifiques :  plateformes régionales de données naturalistes en Bretagne, en Pays de la Loire et en Normandie, mise à disposition de données et de métadonnées

Bretagne

  • Programmes d'étude et de conservation de la flore : actualisation des plans de conservation en faveur de Ranunculus nodiflorus, Centaurium portense et Huperzia selago, bilan du Plan national d'actions en faveur du Panicaut vivipare
  • Programme d'étude et de conservation des habitats : typologie des végétations et des habitats des marais salés de la Petite mer de Gâvres, caractérisation des séries de végétation du marais de Gannedel, carte des grands types de végétation de Bretagne, caractérisation phytosociologique
    des ourlets de trois ENS costarmoricains
  • Appui aux politiques de connaissance et de conservation de la biodiversité : prairies de Belle-île-en-mer, enjeux floristiques des Espaces naturels sensibles du Morbihan, Agence bretonne de la biodiversité, plateforme régionale des données naturalistes

Normandie

  • Programmes d'étude et de conservation de la flore : les inventaires départementaux de la Manche et de l’Orne, Mise à jour de la stratégie de suivi des populations d’espèces menacées
  • Programme d'étude et de conservation des habitats : connaissance des habitats à Characées, typologie des végétations pour la cartographie des habitats des Espaces naturels sensibles de l’Orne et du Calvados, typologie des végétations de fonds de vallées de la Hague
  • Appui aux politiques de connaissance et de conservation de la biodiversité : appui au Parc naturel régional des Marais du Cotentin et du Bessin dans sa stratégie de suivi des populations d’espèces menacées, appui scientifique et technique à la ville de Caen

Pays de la Loire

  • Programmes d'étude et de conservation de la flore : identification de taxons prioritaires pour l’élaboration de nouveaux plans de conservation, bilan de la déclinaison régionale du Plan national d’action relatif au Flûteau nageant
  • Programme d'étude et de conservation des habitats : Réserve naturelle régionale du Polder de Sébastopol en Vendée, typologie phytosociologique et cartographie de la végétation de l’Espace naturel sensible du Daviaud en Vendée, programme sur la biodiversité des forêts ligériennes
  • Appui aux politiques de connaissance et de conservation de la biodiversité : appui à Nantes métropole pour l’Atlas de la biodiversité métropolitaine, partenariat avec le Conseil départemental de Vendée, appui à la DREAL pour l’inventaire ZNIEFF, déploiement des missions en Sarthe

International

  • Programmes de coopération : programme ASTIRIA sur l'archipel mauricien, conservation de la flore malgache
  • Plans d'action en faveur d'espèces menacées : exploration des potentialités de régénération de graines d'espèces disparues

Jardin du Conservatoire botanique national de Brest

  • Gestion et aménagement : jardin conservatoire, serres tropicales et pépinière
  • Promotion : renforcement des collaborations touristiques, participation au colloque Tourisme et numérique, organisation de reportage photo
  • Education et sensibilisation du public : visites des serres tropicales et ateliers pédagogiques, expositions, évènements et manifestations culturelles, livre sur le Conservatoire botanique

Valorisation scientifique et formation

  • Conférences et évènements en Bretagne, en Normandie, en Pays de la Loire, à l'international
  • Publications et colloques scientifiques : la revue E.R.I.C.A., participations avec interventions orales ou posters
  • Formation d'acteurs : étudiants, gestionnaires d'espaces naturels, botanistes et phytosociologues

En savoir plus

Télécharger le rapport d'activité 2018

Rapports d'activité annuels

En septembre, 20 botanistes du réseau du Conservatoire se sont retrouvés sur la Grande île de l'Archipel de Chausey pour une excursion botanique afin de recenser et mieux connaître les plantes de ce territoire ; et ce dès le pied à terre à la sortie du bateau !

Qu'ont-ils observé ?

  • La belle Spiranthe d'automne (Spiranthes spiralis), cette orchidée semble en expansion dans la région Normandie.
  • Les prés salés avec un bon nombre de plantes rares comme la Salicorne vivace (Arthrocnemum perenne), la Zostère marine (Zostera marina), la Soude vraie (Suaeda vera)...
  • Du côté des dunes, il y avait l'Oeillet de France (Dianthus gallicus) et la seule station bas-normande du Géranium sanguin (Geranium sanguineum).
  • Et pour finir sur les falaises rocheuses en bord de mer, ils ont découvert 2 fougères typiques de ces milieux : la Doradille marine (Asplenium marinum) et la Doradille lancéolée (Asplenium obovatum subsp. billotii).


Photos : Thomas Bousquet (CBN de Brest)

Les prochaines sorties du réseau

Chaque année, le Conservatoire botanique national de Brest publie un programme de sorties pour la flore vasculaire dédié à son réseau de correspondants bénévoles.

A venir :

  • 7 décembre : Angers en Maine-et-Loire

Le Flûteau nageant a été découvert sur la commune de Saint-Sever-Calvados. Cette plante protégée en France et quasi-menacée en Basse-Normandie n'avait pas été observée depuis 1923 dans le département du Calvados...
 

Mais quelle est donc cette plante ?

Le Flûteau nageant (Luronium natans) est une plante aquatique à amphibie. Elle se développe dans les eaux, pauvres ou moyennement riches en éléments nutritifs, légèrement acides ou calcaires. Elle n’apprécie en revanche pas les eaux trop acides ou trop calcaires, ni les eaux saumâtres.

Elle participe à divers cortèges d’herbiers aquatiques des eaux stagnantes ou faiblement courantes, peu profondes, en bordure des étangs, des grandes mares, des cours d'eau et parfois aussi, dans les canaux et fossés des marais.

C'est une plante qui bénéficie d'une protection nationale. Elle est également inscrite à la directive européenne Habitats Faune Flore.

Un peu d'étymologie • Dans son nom latin, le mot "natans", tiré du latin "natare" signifie nager. Il fait référence aux feuilles flottantes du Flûteau nageant.

 

Une nouvelle découverte pour le Calvados

Le Flûteau nageant n'avait pas été observé dans le département depuis 1923 sur la commune de Vire. Dans le cadre de la mission d'inventaire des zones humides du bassin versant de la Vire, le 18 juillet dernier, Marie Goret et Timothée Prey du Conservatoire botanique national de Brest ont découvert une station sur la commune de Saint-Sever-Calvados.

Les températures élevées additionnées aux faibles précipitations estivales ont permis cette année un développement assez remarquable des végétations de berges exondées. C'est sur ce type de milieu que l'espèce a été recensée sur environ 200 mètres linéaires de berge. La plante y forme une population très dense ne laissant de place qu'à quelques Callitriche à crochets (Callitriche hamulata), Ecuelle d’eau (Hydrocotyle vulgaris) et Jonc bulbeux (Juncus bulbosus).

Malheureusement, ce ne fut pas la seule découverte de la journée. Quelques stations (encore de petite taille...) de Crassule de Helms (Crassula helmsii), une espèce exotique envahissante, ont également été observées... C'est d'ailleurs une menace importante pesant sur cette très belle population de Flûteau nageant. Des actions de gestion doivent être engagées rapidement sur ces petits foyers de Crassule de Helms afin de garantir la pérennité de l’unique station calvadosienne de Flûteau nageant connue à l'heure actuelle !
 

Contact

Timothée Prey
Conservatoire botanique national de Brest
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0972412950

Le Conservatoire d’espaces naturels des Pays de la Loire, le Conservatoire botanique national de Brest et le Jardin des plantes de Nantes viennent de procéder pour la 2ème fois à la réintroduction de la Marsilée à quatre feuilles, une espèce protégée et en voie de disparition en Pays de la Loire.

Une petite fougère aquatique en voie de disparition

La Marsilée à quatre feuilles (Marsilea quadrifolia L. ) est une petite fougère aux allures de trèfle à quatre feuilles de la famille des Marsileacées. Elle apprécie les variations d'eau et vit dans la région principalement à proximité des bords de Loire. Historiquement bien représentée dans l’ensemble de la vallée, elle a vu ses populations fortement chuter au cours du 20e siècle. En cause : les modifications du système fluvial et de la qualité de l'eau ainsi que la compétition avec des espèces exotiques qui envahissent son habitat naturel.

Aujourd'hui, on ne la connait plus que sur deux localités en pays de la Loire, ce qui fait d’elle une espèce classée "en danger critique de disparition". C’est à partir de ce constat de très grande vulnérabilité que le Conservatoire botanique national de Brest a rédigé en 2008 un Plan régional de conservation qui lui est dédié. Il collabore ainsi avec le Jardin des plantes de Nantes et le Conservatoire des espaces naturels pour préserver cette espèce emblématique de la vallée de la Loire à travers des suivis, la recherche de sites présentant des conditions favorables à son accueil...

Des opérations de réintroduction

Si ses populations sont suivies depuis de nombreuses années, ce n’est qu’en 2016 qu’a eu lieu la première réintroduction de la Marsilée sur la commune de Montrelais (Loire-Atlantique). Cette année, la seconde tranche de ce programme de réintroduction a eu lieu à Ingrandes-sur-Loire (Maine-et-Loire), sur une boire à quelques kilomètres en amont.

L'opération concertée a été encadrée par les services de l’État. Un dossier opérationnel de réintroduction a été présenté au Conseil national pour la protection de la nature, qui a reçu un avis favorable. L’espèce étant protégée, ce type d’opération doit être autorisée et faire l’objet d’arrêtés préfectoraux permettant son transport et sa manipulation. L’opération de réintroduction a bénéficié également du soutien financier de l’Etat, du Conseil régional des Pays de la Loire et de l’Agence de l’eau Loire-Bretagne.

Un programme de suivi est prévu pendant une durée de 10 ans.

En savoir +

Contact

Cécile Mesnage
Chargée d'études flore et habitats
Conservatoire botanique national de Brest
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