"Aujourd’hui, la prise de conscience est là, mais nous n’en sommes pas encore au stade de la priorité politique. Pour que ça s’améliore, il faudrait admettre que les enjeux de la biodiversité sont à placer comme le fondement de tout, de nos vies, de nos économies"…
Sylvie Magnanon, directrice des actions régionales et interrégionales du Conservatoire botanique revient, dans le magazine Sillages de Brest métropole, sur 30 ans d'action de l'établissement et donne son avis sur les enjeux d'aujourd'hui.
Extraits de l'article
"En 30 ans, le Conservatoire a énormément changé, dans sa structure comme dans son action. Nous sommes passés d’une équipe de 8 personnes en 1991 à un pôle de 40 personnes en charge des trois régions de l’Ouest (Bretagne, Pays de la Loire et Normandie). Entre-temps, nous avons développé l’action en faveur de la connaissance de la flore sauvage et acquis énormément de connaissances sur le sujet. Nous avons mis en oeuvre des plans d’actions sur l’état des populations, proposé des solutions pour leur sauvegarde… mais nous n’avons pas la main sur leur préservation, puisque cela dépend à la fois des politiques d’aménagement du territoire et de la prise en compte de ces espèces dans les pratiques agricoles, mais aussi de la manière dont les personnes respectent les espèces et leur milieu au quotidien..."
"Quel pourrait être le déclic pour que nos schémas s’inversent ? Quand on aura compris que la biodiversité c’est notre vie à nous les humains, que c’est grâce à elle qu’on se nourrit, qu’on s’habille, qu’on respire… Et puis, il y a le sensible : on ne respecte ni ne comprend quelque chose que l’on ne connaît pas. Je crois donc à une politique d’éducation à l’environnement forte, dès le plus jeune âge, de sorte qu’il devienne évident que la biodiversité est quelque chose dont on a besoin pour vivre, qu’elle n’est ni un ennemi ni une contrainte réglementaire, qu’elle est tout simplement vitale, et joyeuse ! Tant qu’une majeure partie de la population n’aura pas conscience de ça, on ramera".