Comme il l’a également réalisé en région Bretagne (publication à venir), le Conservatoire botanique national de Brest vient de réactualiser la liste régionale des plantes vasculaires invasives, potentiellement invasives et à surveiller.
La région des Pays de la Loire est toujours très concernée par la question des plantes invasives puisque 209 plantes se trouvent inscrites sur la liste régionale des plantes invasives avérées, potentiellement invasives ou à surveiller (142 en 2018, 121 en 2012, 95 en 2008). Parmi elles, 28 plantes invasives avérées posent déjà de graves problèmes, soit pour la biodiversité, soit pour la santé humaine, soit pour certaines activités économiques. Une forte augmentation dénotant à la fois un travail bibliographique plus fouillé, une amélioration des connaissances, mais aussi probablement une véritable amplification du phénomène.
Parmi les évolutions majeures depuis 2018, on notera en premier lieu l’arrivée de nouvelles plantes invasives avérées émergentes dans un département pourtant relativement épargné (la Sarthe) : le Thé du Sénégal (Gymnocoronis spilanthoides) et le Myriophylle hétérophylle (Myriophyllum heterophyllum) sur la vallée de la Sarthe. La Crassule de Helms (Crassula helmsii) poursuit également une expansion rapide qui risque encore de s’accélérer.
Gymnocoronis spilanthoides Thé du Sénégal. © Photo Fabien Dortel CBN de Brest
Nous rappelons dans ce document que la très grande majorité des proliférations végétales constatées sont liées à l’activité humaine : ses déplacements, son action sur le vivant, les sols, les paysages, le climat et les cycles biogéochimiques. Ceci doit inciter à raisonner de façon systémique et à agir dans un esprit de responsabilité, d’humilité et de discernement. Cette liste, n’ayant pas de caractère réglementaire, constitue l’un des éléments importants pour la mise en œuvre de stratégies de gestion des plantes exogènes, à l’échelle régionale comme à l’échelle de sites. Son actualisation régulière est indispensable, le phénomène des invasions biologiques étant en constante évolution.