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Photo d'en-tête : Les botanistes et phytosociologues du CBN de Brest en compagnie de Matthieu Marquet (PNR de Brière) et de Richard Gascoin (agriculteur sur le Marais du Gué). © Brune Luneau (CBN de Brest)

 

Chaque année, les botanistes et phytosociologues du CBN de Brest se retrouvent sur le terrain pour échanger sur des questions de botanique, d’écologie ou de phytosociologie. Ces rencontres annuelles de 2 jours offrent un moment de formation interne, de convivialité et de cohésion d’équipe entre les antennes régionales du Conservatoire botanique. Elles sont aussi l’occasion de découvrir des sites à fort intérêt floristique ou écologique. La session interne de juin 2024 s’est déroulée dans les marais de Brière, en Loire-Atlantique, avec le concours de Matthieu Marquet du Parc naturel régional (PNR) de Brière.

 

Le premier jour de session a permis de découvrir les prairies et les pelouses oligotrophiles de la Butte aux Pierre à Saint-Joachim, île en partie recouverte de tourbe, présentant des affleurements leucogranitiques, qui émergent au cœur des 7 000 hectares des marais indivis de la Grande Brière Mottière (particulièrement inondés en ce printemps 2024 !). Quelques espèces rares ont pu être notées : l’Ophioglosse des Açores (Ophioglossum azoricum), la Canche sétacée (Aristavena setacea), la Renoncule grande douve (Ranunculus lingua), la Stellaire des marais (Stellaria palustris), la Cardamine à petites fleurs (Cardamine parvioflora), notamment.

 

Dans les marais du Gué, à la Chapelle des marais, le lendemain, la problématique du maintien des prairies inondables en système d’élevage a été abordée à l’occasion d’un échange avec le PNR de Brière et l’un des deux éleveurs encore en activité sur la commune (là où ils étaient une dizaine au début des années 2000). Ces prairies tourbeuses et leur réseau de canaux et fossés présentent un fort intérêt patrimonial avec la présence de nombreuses espèces rares et menacées comme la Linaigrette à feuilles étroites (Eriophorum angustifolium), le Flûteau nageant (Luronium natans), la Renoncule toute blanche (Ranunculus ololeucos), etc. Il est aujourd’hui urgent de trouver les conditions du maintien de ces prairies tourbeuses en conciliant leurs potentialités écologiques, leurs usages agricoles et une bonne gestion des niveaux d’eau.


La Renoncule toute blanche (Ranunculus ololeucos),
Marais du Gué à la Chapelle des Marais (44) © H. Guitton (CBN de Brest)

 

 


Ophioglosse des Açores (Ophioglossum azoricum),
la Buttes aux Pierres à Saint-Joachim (44) © J. Geslin (CBN de Brest)

 

 


Niveau d’eau exceptionnellement haut pour ce printemps 2024
au Pont Brûlé à Crossac (44) © H. Guitton (CBN de Brest)

 


Deschampsia setacea, la Buttes aux Pierres à Saint-Joachim (44)
© J. Geslin (CBN de Brest)

 

 

L’équipe du CBN sur le canal menant à la Butte aux pierres,
embarquée dans la barge habituellement destinée au bétail !
© Marie Caillaud (CBN de Brest)