
La géomatique c’est quoi ? C’est la contraction de deux mots : géographie et informatique. Découvrez le métier discret et pourtant essentiel de géomaticienne avec Vanessa Sellin.
"Je m’appelle Vanessa Sellin et je suis géomaticienne au Conservatoire botanique national de Brest.
La géomatique c’est quoi ? C’est la contraction de deux mots : géographie et informatique.
Concrètement, l’essentiel de mon travail se passe derrière un écran d’ordinateur à traiter des données géographiques qui sont récoltées sur le terrain par mes collègues botanistes, phytosociologues ou par des partenaires du Conservatoire. Et l’objectif c’est de traiter ces données géographiques pour en extraire des nouvelles informations que l’on va valoriser sous forme de cartes ou de statistiques.
Gestion des données géographiques.
Il s’agit dans un premier temps d’intégrer et de valider dans les bases toutes les données qui nous sont envoyées ou qui sont saisies via nos applications de saisie en ligne. Cela peut être des inventaires de terrain, bibliographiques ou toute autre donnée de localisation précise d’espèces, d’habitats ou de végétations.
Traitement des données géographiques.
Pour traiter les données, on utilise un système d’information géographique. Qu’est-ce qu’un SIG ? C’est à la fois les bases de données dans lesquelles sont stockées les données géographiques mais également les applications spécifiques qui nous permettent de faire interagir ces données entre elles pour produire de nouvelles informations elles-mêmes géoréférencées. On peut aussi faire appel à des données géographiques de référence de producteurs extérieurs comme par exemple des données sur les zones humides ou sur le sol, ce qui va nous permettre d’enrichir nos analyses.
Diffusion des données géographiques.
Ou trouve-t-on cette plante ? Est-ce qu’elle est rare ? Menacée ? Protégée ? Invasive ? Quel type de végétation je vais trouver sur mon territoire ? C’est le type de question qui nous sont très fréquemment posées au Conservatoire et en tant que structure référente dans son domaine, nous sommes tenus de produire des données qui soient cohérentes, fiables, traçables et de les mettre à disposition du public.
Pour se faire, on a développé des applications de consultation en ligne et des catalogues de données qui sont mis à disposition d’un très large public.
Au Conservatoire botanique national de Brest, on est chargé de produire des analyses qui sont utiles aux professionnels responsables de l’aménagement du territoire et de la gestion du patrimoine naturel."
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Delphine Cabanis est technicienne de conservation. Son métier se partage entre les serres, le jardin, son bureau et elle va régulièrement à l'étranger comme à Madagascar ou à l'île Maurice. Découvrez dans en vidéo, un métier tout terrain !
"Je m’appelle Delphine Cabanis et je suis technicienne de conservation au Conservatoire botanique national de Brest.
Mon métier se partage entre les serres, le jardin et mon bureau, et je vais régulièrement à l’étranger, à Madagascar ou à l’île Maurice.
Expertise.
Suite à des demandes locales, nous participons à des projets et des programmes de conservation d’espèces ou de milieux et nous apportons notre expertise pour mettre en place des outils de conservation adaptés. Le but : sauvegarder des espèces végétales et participer à la préservation de milieux menacés.
Conservation ex situ.
Quand un environnement est trop dégradé on ne peut plus conserver des espèces à l’intérieur, on les conserve donc en ex situ, c’est-à-dire à l’extérieur de leur milieu. Nous les multiplions en serres dans le but de les réintroduire ensuite dans leur habitat d’origine.
A titre d’exemple, nous travaillons avec des partenaires malgaches sur le Baobab de Suarez qui est en danger de disparition. Nous travaillons également avec des partenaires mauriciens autour de Cylindrocline commersonii ou Hyophorbe amaricaulis qui sont tous les deux au bord de l’extinction.
Gestion de la collection.
Après 40 ans d’existence, le Conservatoire botanique national de Brest possède la troisième plus grande collection au monde d’espèces menacées sous forme de graines ou de plantes, avec environ 4 100 taxons.
Je travaille en étroite collaboration avec les jardiniers de Brest métropole et nous multiplions ces espèces. Je participe à la gestion de cette collection, je l’inventorie, je mets en place des protocoles de culture ou de suivi de certaines espèces menacées.
Les moyens techniques dont nous disposons au Conservatoire nous permettent d’accompagner et de conseiller au mieux les partenaires sur place pour sauvegarder des espèces menacées et des milieux en danger."
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Arborescence dans le R.N.F.O
(onglet « Consultation »)
Le genre Wolffia est un groupe de lentilles d’eau comprenant les plus petites plantes à fleurs connues au monde d'une taille de l’ordre du millimètre.
Jusqu’à présent, seule Wolffia arrhiza était connue et indigène en France. Au cours de la dernière décennie, la connaissance a progressé avec la détection de deux nouvelles espèces exotiques : W. columbiana (originaire d'Amérique) et W. globosa (originaire d'Asie).

Wolffia arrhiza © Julien Geslin (CBN de Brest)

Wolffia columbiana © Mikaël Tréguier (Aquascop)
Critères morphologiques principaux à examiner
Compte tenu de leur petite taille, il est nécessaire de prélever des individus pour les étudier sous une loupe binoculaire et un miscroscope. L’identification demande une grande attention en particulier des éléments suivants :
- rapport longueur/largeur et profondeur/largeur des frondes,
- forme et couleur de la partie supérieure des frondes,
- nombre de stomate à la surface des frondes.

Wolffia columbiana © Mikaël Tréguier (Aquascop)
à gauche et au centre : éclairage par-dessus
à droite : vue de 2 stomates
Commentaires
En l’état, si la présence de Wolffia arrhiza est bien avérée dans le nord-ouest de la France, la méconnaissance des autres plantes laisse supposer des confusions alors que W. columbiana vient d’être découverte à Angers en octobre 2021 par Mikaël Tréguier d'Aquascop.
Nous manquons de recul sur l’appréciation des critères d’identification, la variabilité morphologique des taxons, ou encore le milieu de vie visiblement assez similaire (voiles flottants des eaux méso à eutrophes).
Nous attirons donc l’attention des botanistes sur ce genre et l’arrivée de ces nouvelles espèces exotiques qui pourraient sans doute s’installer durablement dans le territoire, si ce n’est pas déjà le cas.
A la lumière de ces éléments, nous vous invitons à retourner sur les stations de Wolffia arrhiza afin de vérifier l'identité de la plante présente.
Documents de référence
- Hendrickx P. & Verloove F., 2019. Wolffia columbiana nu ookwaargenomen in België. Dumortiera 114 : 8-12.
- Landolt E., 1994. Taxonomy and ecology of the section Wolffia of the genus Wolffia (Lemnaceae). Veröffentlichungen des Geobotanischen Institutes Rübel in Zürich 60 : 137-151.
- Lecron J.-M., Fisson P., Fried G., Liétout M., Niebler F, Verloove F., 2021 – Deux nouvelles espèces de Wolffies en France métropolitaine : Wolffia columbiana H.Karst. et W. globosa (Roxb.) Hartog&Plas (Araceae). Bull. Soc. Bot. Centre-Ouest 52 : 129-136.
- Niebler F., Delaumône P., Fried G., 2021 - Découverte de Wolffia globosa (Roxb.) Hartog&Plas (Araceae) dans l’Hérault (France), espèce nouvelle pour la France. Carnets botaniques, 52 : 7 p.
- Eléments d’illustration pour la distinction entre Wolffia arrhizaet W. columbiana (CBN de Brest, 2023 : Wolffia arrhiza columbiana
Sites Internet de référence
- Palomar College, Lemnaceae ; Genus : Wolffia
- Manual of the Alien Plants of Belgium
- Flora of North America (eFloras)
Gaëtan Masson est l’un des 20 chargé.e.s d’étude flore et habitats au Conservatoire botanique national de Brest. En quoi consiste son métier ? Découvrez le en vidéo dans le premier épisode d'une websérie réalisée par le Conservatoire botanique et Klorane Botanical Foundation sur les métiers de la botanique.
"Je m’appelle Gaëtan Masson, je suis chargé d’études flore et habitats au Conservatoire botanique national de Brest.
Mon métier consiste à observer et décrire la flore sauvage de Bretagne.
Botanique.
C’est la discipline scientifique à la base de mon travail. C’est-à-dire que je suis amené à reconnaître et identifier les familles, les genres et les espèces de plantes que j’observe sur le terrain. A l’échelle d’un territoire comme la Bretagne par exemple, cela nous amène à analyser la répartition des espèces, d’identifier celles qui sont rares et celles qui sont plus communes. C’est de cette mission de connaissance que découle le reste de mon travail.
Milieu naturel.
Reconnaître les plantes permet aussi de comprendre sur le terrain comment elles se regroupent. On se donne des clés pour comprendre les conditions écologiques qui déterminent les milieux naturels. On analyse aussi les milieux naturels qui sont communs et ceux qui sont plus rares.
Expertise.
Nous sommes sollicités au Conservatoire botanique national de Brest pour répondre à des questions diverses ayant trait à la connaissance ou la gestion de la flore sauvage et des milieux naturels. On accompagne les gestionnaires d’espaces naturels ou les politiques publiques liées à l’environnement, par exemple les atlas de biodiversité communale, les réserves naturelles ou encore le dispositif européen Natua 2000 par exemple.
Conservation.
Enfin et c’est sans doute la finalité de mes missions, préserver la diversité les plantes et les milieux naturels qui sont identifiés comme rares et menacés. On va pouvoir le faire grâce à deux types de mesures : les mesures in situ, c’est-à-dire sur le terrain, avec par exemple le suivi de population ou la mise en place de mesures de gestion, et les mesures ex situ, c’est-à-dire en dehors du terrain, en laboratoire pour la préservation de graines ou de spores ou la multiplication sous serres.
Notre travail et les moyens techniques dont nous disposons ont pour finalité de conseiller, d’accompagner et surtout de préserver les plantes et les milieux naturels identifiés comme rares et en danger sur notre territoire."
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L'Atlas des Orchidées de Loire-Atlantique, publié par la Société Française d’Orchidophilie (SFO), a fêté ses 20 ans en 2018 (Mahé G., 1998). Cet anniversaire était l’occasion d’envisager une actualisation des données et de créer ainsi une dynamique d’inventaire mêlant groupes botaniques de Bretagne Vivante, réseau des botanistes correspondant.e.s du Conservatoire botanique national (CBN) de Brest, autres associations comme Botanica Nantes et toute personne ou structure intéressées.
Les Orchidées, par les liens étroits qu’elles entretiennent avec leur milieu, avec la vie du sol et, bien évidemment, avec les pollinisateurs, constituent un groupe particulièrement intéressant à étudier en ces temps de changements globaux (évolutions climatiques, dégradation des milieux, eutrophisation…).
Ce projet, coordonné par Bretagne Vivante, s’est construit en étroite collaboration avec l’antenne nantaise du CBN de Brest qui apporte ses protocoles d’inventaires, ses outils de saisie et de validation et son appui technique, en particulier pour réintégrer en base de données l’ensemble des données récoltées avant 1998.
La première année d’inventaire, en 2019, s’est appuyée sur un petit noyau d’observateurs et s’est focalisée sur les Orchidées à fort enjeu de conservation, nécessitant un suivi fin (effectifs, état de conservation…) dont les données alimentent la base « Suivi-Flore » du CBN de Brest. En 2020, les prospections se sont élargies à toutes les espèces de ce groupe et malgré des conditions de prospection difficiles, d'assez nombreuses observations sont remontées.
Afin de disposer d’un corpus de données suffisant pour publier un nouvel atlas, les prospections se poursuivront en 2021 et 2022, avec l’objectif d’en diffuser les résultats dans un numéro spécial de la revue Penn arBed, dédié aux Orchidées de Bretagne.
TRANSMETTRE SES OBSERVATIONS
Pour faciliter et organiser les prospections, un atlas préliminaire interactif a été préparé pour l'occasion, à destination du réseau des botanistes correspondants du CBN de Brest. Si vous êtes intéressé(e) pour participer à l'Atlas, vous pouvez vous rapprocher des référents territoriaux qui pourront traiter vos signalements qui doivent contenir au moins une photo, un lieu précis (pointage GPS ou extrait de carte annoté et scanné), vos nom et prénom, une date ou période d'observation.
- Si vous souhaitez saisir vous-même des observations, merci de contacter Fabien Dortel (Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser.) pour obtenir un code de saisie en ligne et les informations nécessaires à la prise en main de l'outil.
LIENS UTILES
Bretagne Vivante propose une page dédiée avec notamment les contacts des référents locaux et leurs secteurs d'intervention, n'hésitez pas à la consulter :
https://www.bretagne-vivante.org/Nos-actions/Connaitre/La-flore/Atlas-des-Orchidees-de-Loire-Atlantique