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En 2020, le nouveau siège du Conservatoire botanique national de Brest sort de terre. Ce bâtiment, porté par Brest métropole avec le soutien financier de la Région Bretagne, du Département du Finistère et de l'Etat, offrira des équipements et des conditions de travail adaptées pour porter plus haut ses missions scientifiques et techniques.

Eric Guellec, président,
le comité syndical
et l'équipe du Conservatoire botanique

vous présentent leurs meilleurs voeux
et souhaitent que 2020 apporte ainsi de nouvelles perspectives
pour les Conservatoires botaniques nationaux et la préservation de la biodiversité.

 
Illustration des voeux : Claire Cuzon - Claragraph

 

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L’antenne régionale du Conservatoire botanique national de Brest intervient sur les départements du Calvados, de la Manche et de l’Orne pour étudier et préserver le patrimoine végétal sauvage. Elle s'installe à Caen, dans le bâtiment du Réseau Canopée, ce qui lui permet d’être désormais au plus près des acteurs institutionnels, scientifiques et techniques. Une nouvelle implantation qui marque une étape importante, 20 ans après sa création. Elle inaugure un nouveau nom (antenne Normandie-Caen) et déjà de nouveaux projets.

Une nouvelle implantation à Caen et de grands projets

La nouvelle implantation de l’antenne Normandie-Caen marque la volonté du Conservatoire botanique de se rapprocher de ses principaux partenaires institutionnels. Ce déménagement permet également d’offrir de meilleures conditions à l’équipe avec la création d’une salle serveur, d’une salle de documentation et d’une salle de détermination. Elle permet d’envisager des collaborations autour de projets pédagogiques avec le Réseau Canopé et l’Union régionale des CPIE. A terme, le Conservatoire espère encore gagner en visibilité avec en ligne de mire, une possible implantation dans un lieu emblématique des compétences botaniques normandes : le Jardin des plantes de Caen.

L'expertise du Conservatoire botanique en Normandie

«Etablissement public, le Conservatoire botanique national de Brest est un grand centre de ressources et d’expertise sur la diversité du patrimoine végétal sauvage. Au service des politiques d’aménagement du territoire, de gestion et de conservation de la nature, il recense et étudie les plantes sauvages et les milieux naturels, il alerte les acteurs sur les éléments les plus rares et sensibles, il contribue à la sauvegarde de sites et de milieux naturels originaux, il conserve les espèces menacées en banque de graines, il forme et sensibilise les publics à la préservation de la biodiversité...» souligne Eric Guellec, président du Conservatoire botanique.

Sur les départements du Calvados, de la Manche et de l’Orne dont il a la charge, son antenne travaille étroitement avec la Région, la Direction régionale de l’environnement (DREAL), les services Environnement des Départements, l’Université de Caen, le réseau des CPIE, le Conservatoire des espaces naturels, le Conservatoire du littoral, les Parcs naturels régionaux, le Réseau des réserves naturelles...

«Elle a développé de nombreux outils et une large expertise : liste des plantes rares et menacées, liste des plantes exotiques envahissantes, guide de reconnaissance des zones humides de bassins versants, interfaces de saisie et de consultation de données, formation des gestionnaires de sites naturels et des techniciens de collectivités territoriales... Elle s’investit aussi dans les politiques biodiversité telles que la Trame verte et bleue aux échelles locales, les plateformes de diffusion de données floristiques...» précise Catherine Zambettakis, responsable de l’antenne régionale.

L’antenne Normandie en chiffres

  • 7 salariés (botanistes, phytosociologues, administration)
  • 3 départements couverts
  • 180 botanistes bénévoles
  • 1 200 000 données sur les plantes sauvages
  • 29 500 données sur les lichens et les mousses
  • 7 400 données sur les milieux naturels

Le devenir des Conservatoires botaniques nationaux en Normandie

Le récent découpage régional a entraîné une cogestion des actions scientifiques sur la région Normandie entre le Conservatoire de Brest (Basse-Normandie) et le Conservatoire de Bailleul (Haute-Normandie). Une réflexion sera prochainement lancée pour la création d'un Conservatoire botanique national normand par avec la Région Normandie et le ministère en charge de l’Environnement.

Le Rapport d'activité 2018 du Conservatoire botanique national de Brest met en avant, dans ses 36 pages et annexes, une vue globale sur l’établissement, ses partenaires, les programmes engagés dans l’Ouest de la France et à l’international pour l’étude et la préservation de la flore sauvage et des milieux naturels.

Sommaire

Administration générale

  • Dialogue de gestion avec les collectivités adhérentes
  • Accompagnement des projets d’Agences régionales de la biodiversité
  • Nouveaux locaux : préparation des marchés de travaux et déménagement
  • Moyens humains : stabilité sur les actions courantes
  • Situation financière : le redressement se poursuit
  • Partenariats financiers

Actions nationales

  • Collaborations avec l'Agence française pour la biodiversité
  • Rencontres des Conservatoires botaniques nationaux
  • Etude sur le devenir des Conservatoires botaniques nationaux

Ressources communes

  • Informatique : gestion des bases de données et développement d'applications métiers, gestion du parc informatiques et des réseaux avec le déménagement des locaux
  • Conservation ex situ : rénovation de la base de données Ex situ, programmes de conservation d'espèces menacées, banque de graines, collections du jardin et des espaces de culture
  • Documentation : déménagement, herbiers, contribution au portail documentaire de l'Agence française pour la biodiversité
  • Communication : plan de communication 2018-2021, stratégie sur les réseaux sociaux 2018-2021, le temps fort 2018, les autres actions marquantes concernant le partage des savoirs et des savoir-faire

Actions interrégionales

  • Observatoire de la végétation et des habitats : inventaire, référentiel R.N.V.O., carte des grands types de végétation, catalogues de végétations et d'habitats, rapportage Natura 2000
  • Observatoire de la flore : inventaire, animation du réseau des correspondants bénévoles, suivi stationnel de plantes rares et menacées, programme CoLiBry, référentiel R.N.F.O., programme interrégional sur les bords de routes avec la DIR Ouest
  • Mise à disposition des données scientifiques :  plateformes régionales de données naturalistes en Bretagne, en Pays de la Loire et en Normandie, mise à disposition de données et de métadonnées

Bretagne

  • Programmes d'étude et de conservation de la flore : actualisation des plans de conservation en faveur de Ranunculus nodiflorus, Centaurium portense et Huperzia selago, bilan du Plan national d'actions en faveur du Panicaut vivipare
  • Programme d'étude et de conservation des habitats : typologie des végétations et des habitats des marais salés de la Petite mer de Gâvres, caractérisation des séries de végétation du marais de Gannedel, carte des grands types de végétation de Bretagne, caractérisation phytosociologique
    des ourlets de trois ENS costarmoricains
  • Appui aux politiques de connaissance et de conservation de la biodiversité : prairies de Belle-île-en-mer, enjeux floristiques des Espaces naturels sensibles du Morbihan, Agence bretonne de la biodiversité, plateforme régionale des données naturalistes

Normandie

  • Programmes d'étude et de conservation de la flore : les inventaires départementaux de la Manche et de l’Orne, Mise à jour de la stratégie de suivi des populations d’espèces menacées
  • Programme d'étude et de conservation des habitats : connaissance des habitats à Characées, typologie des végétations pour la cartographie des habitats des Espaces naturels sensibles de l’Orne et du Calvados, typologie des végétations de fonds de vallées de la Hague
  • Appui aux politiques de connaissance et de conservation de la biodiversité : appui au Parc naturel régional des Marais du Cotentin et du Bessin dans sa stratégie de suivi des populations d’espèces menacées, appui scientifique et technique à la ville de Caen

Pays de la Loire

  • Programmes d'étude et de conservation de la flore : identification de taxons prioritaires pour l’élaboration de nouveaux plans de conservation, bilan de la déclinaison régionale du Plan national d’action relatif au Flûteau nageant
  • Programme d'étude et de conservation des habitats : Réserve naturelle régionale du Polder de Sébastopol en Vendée, typologie phytosociologique et cartographie de la végétation de l’Espace naturel sensible du Daviaud en Vendée, programme sur la biodiversité des forêts ligériennes
  • Appui aux politiques de connaissance et de conservation de la biodiversité : appui à Nantes métropole pour l’Atlas de la biodiversité métropolitaine, partenariat avec le Conseil départemental de Vendée, appui à la DREAL pour l’inventaire ZNIEFF, déploiement des missions en Sarthe

International

  • Programmes de coopération : programme ASTIRIA sur l'archipel mauricien, conservation de la flore malgache
  • Plans d'action en faveur d'espèces menacées : exploration des potentialités de régénération de graines d'espèces disparues

Jardin du Conservatoire botanique national de Brest

  • Gestion et aménagement : jardin conservatoire, serres tropicales et pépinière
  • Promotion : renforcement des collaborations touristiques, participation au colloque Tourisme et numérique, organisation de reportage photo
  • Education et sensibilisation du public : visites des serres tropicales et ateliers pédagogiques, expositions, évènements et manifestations culturelles, livre sur le Conservatoire botanique

Valorisation scientifique et formation

  • Conférences et évènements en Bretagne, en Normandie, en Pays de la Loire, à l'international
  • Publications et colloques scientifiques : la revue E.R.I.C.A., participations avec interventions orales ou posters
  • Formation d'acteurs : étudiants, gestionnaires d'espaces naturels, botanistes et phytosociologues

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Télécharger le rapport d'activité 2018

Rapports d'activité annuels

L’équipe de cartographes du Conservatoire botanique est en train de finaliser la carte des grands types de végétation des Côtes-d’Armor. Elle sera mise en ligne en janvier 2020. Les premiers résultats ont été présentés en avant-première lors d’un comité de pilotage qui s’est tenu à l'Hôtel du Département des Côtes-d'Armor le 29 novembre 2019.

Qu'est-ce-qu'une carte des grands types de végétation ?

Le programme, piloté par le Conservatoire botanique, vise à produire une carte numérique de la région Bretagne au 1/25 000 avec une vision globale de l’occupation du territoire par la végétation. La carte est produite grâce à l’analyse d’images aériennes et de données géographiques. Elle distingue 27 grands types de végétation : les landes, les forêts, les tourbières, les prairies...

Grâce à ce nouvel outil, les Etablissements publics de coopération intercommunale (EPCI) vont disposer d’éléments permettant de faciliter l’identification des enjeux biodiversité liés aux milieux présents sur leur territoire et mieux orienter les projets d’aménagement du territoire. La carte permettra également d’identifier les enjeux de biodiversité pour appuyer l’identification de leurs Trames vertes et bleues.

La production se fait département par département, tous les six mois, pour aboutir à une couverture régionale en 2020. La carte du Finistère est accessible depuis janvier, celle d’Ille-et-Vilaine depuis septembre. Le programme bénéficie du soutien financier de 9 partenaires majeurs en Bretagne.

Que nous enseigne la carte des Cotes-d'armor ?

Vanessa Sellin, cheffe du programme de cartographie au Conservatoire botanique, présente quelques enseignements : «globalement, le paysage des Côtes-d’Armor est dominé par les cultures. Il est notamment ponctué d’imposants massifs forestiers de résineux (forêts de Lorge, de Loudéac, de la Hardouinais, de Boquen et de la Hunaudaie). Concernant les végétations naturelles et semi-naturelles, on observe une forte disparité départementale entre l’est et l’ouest. L’ouest est beaucoup plus diversifié. Le bocage y est très dense avec de nombreuses prairies, zones humides, landes et tourbières. Le massif granitique de Quintin avec sa formation en demi-lune, les vallées boisées du Trégor, le sud-ouest de Lannion ainsi que la fin des montagnes noires et des Monts d’Arrée ressortent nettement ». 

Dominique Dhervé, directeur du Conservatoire botanique, explique : « grâce à cet outil, les collectivités des Côtes-d'Armor vont disposer d’éléments permettant de faciliter l’identification des enjeux de biodiversité et mieux orienter les projets d’aménagement ».

Véronique Méheust, vice-présidente du Département en charge de l'environnement, confirme : « le Département est fortement engagé dans la préservation du patrimoine naturel. A ce titre, la carte présente un intérêt majeur car elle permet de localiser plus précisément les secteurs et les milieux à protéger. Outil précieux pour les Espaces naturels sensibles, elle trouve de nombreuses applications concrètes pour le Département et l’ensemble des acteurs de notre territoire (aménagement foncier, protection milieux aquatiques...). C'est une mine d'informations ».

Comment accéder à la carte ?

En accès libre, la carte des Côtes-d’Armor sera mise en ligne début janvier 2020 sur le site web du Conservatoire (cbnbrest.fr) et GéoBretagne (cms.geobretagne.fr). Les professionnels de l’environnement et de la géomatique sont invités à prendre contact avec l’équipe télédétection du Conservatoire afin d’obtenir les couches d’informations géographiques et les intégrer aux logiciels dédiés :
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Le Flûteau nageant a été découvert sur la commune de Saint-Sever-Calvados. Cette plante protégée en France et quasi-menacée en Basse-Normandie n'avait pas été observée depuis 1923 dans le département du Calvados...
 

Mais quelle est donc cette plante ?

Le Flûteau nageant (Luronium natans) est une plante aquatique à amphibie. Elle se développe dans les eaux, pauvres ou moyennement riches en éléments nutritifs, légèrement acides ou calcaires. Elle n’apprécie en revanche pas les eaux trop acides ou trop calcaires, ni les eaux saumâtres.

Elle participe à divers cortèges d’herbiers aquatiques des eaux stagnantes ou faiblement courantes, peu profondes, en bordure des étangs, des grandes mares, des cours d'eau et parfois aussi, dans les canaux et fossés des marais.

C'est une plante qui bénéficie d'une protection nationale. Elle est également inscrite à la directive européenne Habitats Faune Flore.

Un peu d'étymologie • Dans son nom latin, le mot "natans", tiré du latin "natare" signifie nager. Il fait référence aux feuilles flottantes du Flûteau nageant.

 

Une nouvelle découverte pour le Calvados

Le Flûteau nageant n'avait pas été observé dans le département depuis 1923 sur la commune de Vire. Dans le cadre de la mission d'inventaire des zones humides du bassin versant de la Vire, le 18 juillet dernier, Marie Goret et Timothée Prey du Conservatoire botanique national de Brest ont découvert une station sur la commune de Saint-Sever-Calvados.

Les températures élevées additionnées aux faibles précipitations estivales ont permis cette année un développement assez remarquable des végétations de berges exondées. C'est sur ce type de milieu que l'espèce a été recensée sur environ 200 mètres linéaires de berge. La plante y forme une population très dense ne laissant de place qu'à quelques Callitriche à crochets (Callitriche hamulata), Ecuelle d’eau (Hydrocotyle vulgaris) et Jonc bulbeux (Juncus bulbosus).

Malheureusement, ce ne fut pas la seule découverte de la journée. Quelques stations (encore de petite taille...) de Crassule de Helms (Crassula helmsii), une espèce exotique envahissante, ont également été observées... C'est d'ailleurs une menace importante pesant sur cette très belle population de Flûteau nageant. Des actions de gestion doivent être engagées rapidement sur ces petits foyers de Crassule de Helms afin de garantir la pérennité de l’unique station calvadosienne de Flûteau nageant connue à l'heure actuelle !
 

Contact

Timothée Prey
Conservatoire botanique national de Brest
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0972412950