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Le CBN de Brest mène actuellement, pour la deuxième année consécutive, une campagne d’expertise sur les végétations des pelouses, des landes et des tourbières incendiées en 2022 sur les sites des monts d’Arrée, du Menez Hom (Finistère) et de Campénéac (Morbihan). Il a également engagé, pour la première année, un suivi des landes et pelouses de Pluherlin (Morbihan) incendiées en 2023. Certaines espèces végétales à forte valeur patrimoniale font l’objet d’une attention particulière, comme le Malaxis des marais (Hammarbya paludosa), orchidée emblématique des monts d’Arrée, classée en danger sur la liste rouge de Bretagne, ou le Lycopode sélagine (Huperzia selago), petite fougère, classée en danger critique sur la liste rouge de Bretagne, dont plusieurs stations ont été incendiées.


Suivi incendie monts d'Arrée, bryologue © Marie-Violaine Caillaud (CBN Brest)

 


Hammarbya paludosa, un pied réchappé de l'incendie dans les monts d'Arrée.
© Marie-Violaine Caillaud (CBN Brest)

 

L’objectif est de suivre l’impact des incendies sur ces végétations et ces espèces rares et menacées, d’en saisir les dynamiques, d’étudier leur capacité de résilience et de proposer, si nécessaire, d’éventuelles mesures de gestion ou de restauration. Ces suivis de végétation et de plantes à forte valeur patrimoniale s’inscrivent sur plusieurs années et les résultats seront croisés avec les études dédiées à la faune et aux paysages.


Suivi pelouse d'affleurement rocheux, dans les monts d'Arrée
© Marie-Violaine Caillaud (CBN Brest)

 

Ces suivis sont financés par les Départements du Finistère et du Morbihan, en partenariat avec le Parc Naturel Régional d’Armorique, le Syndicat de Bassin versant de L’Elorn, l’Université de Bretagne occidentale et de nombreux acteurs naturalistes.

 


Suivi lande au Menez Hom © Marie-Violaine Caillaud (CBN Brest)

 

La dernière cartographie de la végétation des îles et îlots de l’archipel des Glénan datant de 2004, elle nécessitait une mise à jour. Une nouvelle cartographie a été engagée ; elle permettra d’actualiser le diagnostic écologique du site Natura 2000 et enrichira le dossier scientifique du projet d’extension de la réserve naturelle.

Depuis le mois d’avril, les botanistes du Conservatoire se sont rendus à plusieurs reprises sur site pour réaliser la cartographie et compléter l’inventaire des groupements végétaux à travers la réalisation de relevés phytosociologiques. 2024 s’est avérée une excellente année pour les plantes annuelles, très abondantes dans les pelouses dunaires de l’archipel. La floraison du Cynoglosse des dunes (Iberodes littoralis, anciennement nommé Omphalodes littoralis) fut ainsi exceptionnelle.

Merci à la chargée de mission Natura 2000, à l’équipe de la réserve naturelle, à l’OFB et aux agents de la commune pour leur soutien logistique, notamment pour les trajets en bateau, l’hébergement à Saint-Nicolas et les liens avec les propriétaires et gestionnaires des îles.

Cette étude est réalisée pour le compte de la Communauté de communes du Pays Fouesnantais, opérateur Natura 2000, et bénéficie d’un soutien du Fonds vert.


© Elise Laurent (CBN Brest)

 


© Eva Burguin (CBN Brest)

 


© Vincent Colasse (CBN Brest)
 

 

Fraîchement sorti des presses, le Rapport d'activité 2023 met en lumière la grande diversité des actions menées par le Conservatoire botanique national de Brest en lien avec son ancrage dans un réseau de partenaires nombreux.

Vous y retrouverez des exemples concrets des actions du CBN de Brest sur son territoire d'agrément, à l’international et sur son site de Brest. Un document précieux pour mieux comprendre ce que fait le Conservatoire botanique.

Il s'agit aussi de notre dernier Rapport d'activité traduisant l’activité du CBN sur 3 régions ; dès cette année 2024, la Basse-Normandie rejoint le nouveau Conservatoire botanique de Normandie, laissant ainsi le CBN de Brest recentrer son action sur la Bretagne et les Pays de la Loire.

Bonne lecture !

Téléchargez le rapport d'activité

 

Chaque année, les botanistes et phytosociologues du CBN de Brest se retrouvent sur le terrain pour échanger sur des questions de botanique, d’écologie ou de phytosociologie. Ces rencontres annuelles de 2 jours offrent un moment de formation interne, de convivialité et de cohésion d’équipe entre les antennes régionales du Conservatoire botanique. Elles sont aussi l’occasion de découvrir des sites à fort intérêt floristique ou écologique. La session interne de juin 2024 s’est déroulée dans les marais de Brière, en Loire-Atlantique, avec le concours de Matthieu Marquet du Parc naturel régional (PNR) de Brière.

 

Le premier jour de session a permis de découvrir les prairies et les pelouses oligotrophiles de la Butte aux Pierre à Saint-Joachim, île en partie recouverte de tourbe, présentant des affleurements leucogranitiques, qui émergent au cœur des 7 000 hectares des marais indivis de la Grande Brière Mottière (particulièrement inondés en ce printemps 2024 !). Quelques espèces rares ont pu être notées : l’Ophioglosse des Açores (Ophioglossum azoricum), la Canche sétacée (Aristavena setacea), la Renoncule grande douve (Ranunculus lingua), la Stellaire des marais (Stellaria palustris), la Cardamine à petites fleurs (Cardamine parvioflora), notamment.

 

Dans les marais du Gué, à la Chapelle des marais, le lendemain, la problématique du maintien des prairies inondables en système d’élevage a été abordée à l’occasion d’un échange avec le PNR de Brière et l’un des deux éleveurs encore en activité sur la commune (là où ils étaient une dizaine au début des années 2000). Ces prairies tourbeuses et leur réseau de canaux et fossés présentent un fort intérêt patrimonial avec la présence de nombreuses espèces rares et menacées comme la Linaigrette à feuilles étroites (Eriophorum angustifolium), le Flûteau nageant (Luronium natans), la Renoncule toute blanche (Ranunculus ololeucos), etc. Il est aujourd’hui urgent de trouver les conditions du maintien de ces prairies tourbeuses en conciliant leurs potentialités écologiques, leurs usages agricoles et une bonne gestion des niveaux d’eau.


La Renoncule toute blanche (Ranunculus ololeucos),
Marais du Gué à la Chapelle des Marais (44) © H. Guitton (CBN de Brest)

 

 


Ophioglosse des Açores (Ophioglossum azoricum),
la Buttes aux Pierres à Saint-Joachim (44) © J. Geslin (CBN de Brest)

 

 


Niveau d’eau exceptionnellement haut pour ce printemps 2024
au Pont Brûlé à Crossac (44) © H. Guitton (CBN de Brest)

 


Deschampsia setacea, la Buttes aux Pierres à Saint-Joachim (44)
© J. Geslin (CBN de Brest)

 

 

L’équipe du CBN sur le canal menant à la Butte aux pierres,
embarquée dans la barge habituellement destinée au bétail !
© Marie Caillaud (CBN de Brest)

 

Photo d'en-tête : Les botanistes et phytosociologues du CBN de Brest en compagnie de Matthieu Marquet (PNR de Brière) et de Richard Gascoin (agriculteur sur le Marais du Gué). © Brune Luneau (CBN de Brest)

 

 

 


 

 

Le Conservatoire botanique national de Brest possède une collection de plantes de près de 4 850 taxons (espèces botaniques et variétés cultivées), conservés en banque de graines, cultivés en serres ou au jardin botanique. Sur l’ensemble de cette collection, 1 800 taxons sont menacés selon les catégories établies par l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN), ce qui en fait la plus importante collection au monde de plantes menacées. Cette collection unique de plantes originaires du monde entier est le socle des activités de sensibilisation auprès du grand public et le support de nombreuses actions de conservation d’espèces rarissimes, parfois éteintes en nature, menées par le Conservatoire.


Foetidia rodriguesiana © S. Buord (CBN Brest)

La collection générale du CBNB compte exactement 4 847 taxons originaires du Massif armoricain et du monde entier, notamment des archipels océaniques telles la Macaronésie, les Mascareignes, les îles Juan Fernandez, mais aussi des hotspots de biodiversité comme les Caraïbes, les Andes tropicales, l’Australie, la Nouvelle-Zélande, Madagascar, l’Afrique du Sud, etc. Parmi ces 4 847 taxons, 1813 sont particulièrement menacés par les activités humaines, dont 61 ont déjà disparu dans la nature.


Sophora fernandeziana var fernandeziana © Delphine Cabanis (CBN Brest)

Conservation de graines par congélation © L. Ruellan (CBN Brest)

La conservation de toutes ces espèces en danger d'extinction dans leurs habitats naturels d'origine nécessite absolument leur mise en culture dans des jardins ou conservatoires botaniques afin de garantir leur survie et de réaliser ensuite des programmes de retour dans des milieux naturels restaurés. Cette branche de la conservation est appelée conservation "ex situ", c'est à dire "en dehors du milieu naturel". Entretenue par une équipe de 10 jardiniers de Brest Métropole, la collection du Conservatoire botanique ainsi constituée représente un patrimoine vivant et une ressource biologique irremplaçables tant pour la connaissance du monde végétal et de ses usages potentiels que pour la conservation de la diversité végétale. 

 


Culture in vitro de Cylindrocline lorencei © C. Le Guillou (CBN Brest)

 

Des serres tropicales au jardin conservatoire

De très nombreuses espèces végétales sont présentées au public dans les 1 000 m² de serres tropicales. Nombre d’entre-elles ont pour origine géographique les îles océaniques, particulièrement fragiles et sensibles aux modifications de l'environnement et du climat.  On peut citer Sophora toromiro, originaire de l'île de Pâques, ou Mellissia begoniifolia de l’île de Sainte-Hélène, tous deux éteints en nature, le Conservatoire étant l’une des très rares institutions botaniques à détenir ces exemplaires vivants en culture. Le continent sud-américain est également bien représenté avec, par exemple, Hohenbergiopsis guatemalensis, Broméliacée originaire du Guatemala et du Mexique où il est en danger de disparition. Le hotspot Madagascar-Mascareignes, où le Conservatoire appuie de nombreux programmes de conservation de la flore, est aussi mis en lumière avec Dombeya rodriguesiana, un arbre endémique de l’île Maurice aujourd'hui éteint en nature ou Delonix velutina, un arbre malgache en danger d'extinction.

 


Serre des île océaniques subtropicales © L. Ruellan (CBN Brest)

 

Parmi les espèces cultivées sur les 30 hectares du jardin, on peut observer de nombreux arbres tel Carpinus hebestroma, endémique de Taïwan en danger critique, Nothofagus alessandrii (en danger au Chili), Abies nebrodensis et Zelkova sicula (en danger critique en Sicile), Juniperus brevifolia (vulnérable aux Açores), Magnolia zenii (en danger critique en Chine), Wollemia nobilis (espèce relique en danger critique en Australie) ou bien encore les magnifiques et emblématiques Séquoias géants, en danger en Californie et tant d'autres.



Trochetia boutoniana © S. Buord

Le Conservatoire possède également une collection nationale agréée par le CCVS (Conservatoire des Collections Végétales Spécialisées), celle des genres océaniques menacés. Elle comprend 38 taxons (dont 20 sont inscrits sur la liste rouge de l’UICN) comme Argyranthemum, Dendroseris ou Semele.

De nombreuses autres espèces présentées au public sont particulièrement rares en culture (sans être menacées en nature) et présentent un développement déjà important qui en font des ligneux d’exception : Rosa gigantea, Ilex hookeri, Illicium merrillianum, Aralia undulata, Dacrydium cupressinum, etc.


Rothmannia annae © S. Buord (CBN Brest)

Une collection d'intérêt pédagogique majeur

Cette collection est aussi le support d’activités éducatives menées par le Conservatoire botanique. Près de 5 000 élèves ont été accueillis en 2023 dans les serres ou lors d'ateliers pédagogiques afin de les sensibiliser à l'importance de la conservation des espèces végétales et des milieux naturels, et plus largement à l'importance du végétal dans nos vies. Plus de 7 000 individuels ont également pu découvrir les serres de façon autonome ou participer à des visites guidées des serres ou du jardin.


Visites des serres par des scolaires © L. Ruellan (CBN Brest)

 

Pour permettre cette sensibilisation, des nombreuses espèces menacées, emblématiques ou illustrant la diversité du monde végétal (orchidées, plantes myrmécophiles, succulentes, épiphytes, ou carnivores) sont présentées au public. Cultivé dans les serres de Brest, l’Arum titan (Amorphophallus titanum) a notamment attiré des milliers de visiteurs lors de ses impressionnantes floraisons.


Floraison de l'Arum titan © L. Ruellan (CBN Brest)

 


Euphorbia gottlebei © S. Buord (CBN Brest)