Depuis 2004 en Pays de la Loire, le Conservatoire botanique national de Brest coordonne un "Plan régional de conservation" en faveur de la Tulipe sauvage. Cette espèce, emblématique du vignoble, est en voie de disparition. L’Etat, le Conseil régional des Pays de la Loire, des gestionnaires d'espaces naturels, des associations naturalistes et des viticulteurs participent ainsi à sa préservation.
Contexte
La Tulipe sauvage (Tulipa sylvestris L. subsp. sylvestris) est une plante à bulbe de la famille des Liliacées haute de 30 à 50 cm. C’est l’une des 10 tulipes sauvages d’Europe. Même si sa répartition est relativement étendue en France, ses populations sont en forte régression depuis les années 1970. L’usage des phytosanitaires a remplacé les techniques traditionnelles de désherbage (cavaillonnage-décavaillonnage) qui participaient au mode de propagation de l’espèce dans les vignobles. Alors que les données bibiographiques anciennes indiquent sa présence dans 20 communes des Pays de la Loire, elle n'est recensée que sur seulement 8 communes en 2004.
Comme 16 autres plantes rares et menacées des Pays de la Loire, elle fait l’objet d’un "Plan régional de conservation" rédigé en 2004 par le Conservatoire botanique avec l’appui de la DREAL et de la Région Pays de la Loire. Suivi des sites, réintroduction, avis de recherche, vigne expérimentale, étude sur les pratiques viticoles, sensibilisation... En collaboration avec le Jardin botanique de Nantes, Mayenne nature environnement, le CPIE Loire Anjou, la LPO Anjou et le Conservatoire d'espaces naturels des Pays de la Loire, des opérations sont menées et semblent garantir une situation plus favorable pour la Tulipe sauvage.
Objectifs
- Améliorer les connaissances sur l’espèce : rechercher d’anciennes stations, étudier les secteurs proches des stations actuelles, étudier le maintien à long terme de la tulipe dans des milieux autres que la vigne, préciser les pratiques fines d’entretien, expérimenter la production de bulbilles
- Préserver les populations existantes : maintenir la tulipe dans un contexte de production viticole ou dans des prairies dérivant d’anciennes vignes, maintenir la tulipe par des mesures conservatoires à Saint-Denis d’Anjou et surveiller son évolution)
- Conservation en culture : entretenir un stock de graines de sécurité, multiplier la plante
- Information et sensibilisation : valorisation de l’engagement des viticulteurs, publications d’articles, réalisation d'avis de recherche
- Suivi : comptage dans les stations, cartographie des populations
Actualités
- 2021 - Découvrez une belle station de plus de 6000 pieds fleuris de tulipes sauvages avec la LPO Anjou, suite à un labour assez profond du vigneron qui a permis de faire remonter les bulbes en surface. Ces nombreuses tulipes ont permis d'initier une expérimentation de translocation portée par la LPO Anjou au sein de la Réserve naturelle régionale des coteaux du Pont Barré.
Partenaires
- DREAL Pays de la Loire
- Conseil régional des Pays de la Loire
- Conseil départemental de Maine-et-Loire
- Jardin botanique de Nantes
- Mayenne nature environnement
- CPIE Loire-Anjou
- LPO Anjou
- Conservatoire d'espaces naturels des Pays de la Loire
- Chambre d'agriculture de Maine-et-Loire
- Viticulteurs
En savoir plus
Dossier de presse "Une situation plus favorable pour la Tulipe sauvage en Pays de la Loire" (2014)
La Tulipe sauvage, sentinelle de la biodiversité en Pays de la Loire
La connaissance des végétations, et plus particulièrement la cartographie des végétations, intéressent de plus en plus les acteurs des territoires. Les cartes de végétation (ou de "milieux naturels" ou encore "habitats naturels") apparaissent en effet comme un outil indispensable dans les programmes d’aménagement du territoire, la gestion d’espaces protégés, la création d’aires protégées et le suivi des milieux naturels. Dans le cadre d’un Contrat Nature 2013-2017, le Conservatoire botanique s’est intéressé aux méthodes de cartographie et leur pertinence par rapport aux objectifs des utilisateurs des cartes.
Contexte
De nombreux acteurs, des gestionnaires d’espaces naturels aux porteurs de projets d’aménagement du territoire, souhaitent aujourd’hui mieux connaître les végétations. De nombreuses politiques sectorielles font ainsi appel à des cartes de végétation : identification des trames vertes et bleues, identification d’espaces à enjeux biodiversité, plans de gestion de sites naturels protégés… Mais les besoins en termes de cartographie de la végétation et les usages des cartes produites varient en fonction de la taille des territoires concernés et des besoins et compétences des utilisateurs potentiels.
La plupart des méthodes de cartographie de la végétation mises en œuvre aujourd’hui concernent des petits territoires (sites Natura 2000, réserves naturelles...). A plus large échelle, les méthodes employées s’intéressent le plus souvent l’occupation du sol par l’Homme.
Dans le cadre d’un contrat Nature sur quatre ans (2013-2017), le Conservatoire botanique s’est employé à rechercher les moyens, à la fois méthodologiques et partenariaux, d’un déploiement de la connaissance des végétations à l’échelle de son territoire d’agrément. Le Parc naturel régional d’Armorique a été retenu comme territoire d’expérimentation pour cette étude.
Objectifs
L’objectif principal est de concevoir des méthodes d’inventaire et de cartographie adaptées à des échelles géographiques variées et intégrant une approche dynamique de la végétation. Elles s'adressent aux professionnels de l'environnement qui sont à la recherche d'informations sur la végétation dans le cadre de leurs politiques d'aménagement du territoire ou d'actions spécifiques de préservation d'espaces naturels. Ce programme contribue également significativement à l'amélioration des connaissances sur la végétation de Bretagne et plus particulièrement du Parc naturel régional d'Armorique.
Résultats
Chiffres clés
- 160 000 ha couverts par une cartographie des grands types de végétation
- 660 ha couverts par une carte des groupements végétaux et des séries de végétation
- 688 relevés phytosociologiques réalisés
- 224 associations végétales recensées pour le territoire du Parc naturel régional d'Armorique
- 23 grands types de sol recensés et décrits par des fiches
- 377 références bibliographiques recensées
11 publications
- 1 bilan des actions du Contrat Nature
- 4 guides méthodologiques
- 4 outils de référence pour le territoire du Parc naturel régional d'Armorique
- 2 notices d'accompagnement aux cartes du Parc naturel régional d'Armorique
Partenaires
- Conseil régional de Bretagne
- Conseil départemental du Finistère
- DREAL Bretagne
- Union européenne - fonds FEDER
- Parc naturel régional d'Armorique
- Agrocampus Ouest
En savoir plus
Bilan des actions du Contrat Nature 2013-2017
Aide au choix d’une méthode de cartographie des végétations
Méthode d’inventaire et de cartographie des groupements végétaux
Méthode d’inventaire et de cartographie des séries et petites géoséries de végétation
Méthode semi-automatisée de cartographie des grands types de végétation
Catalogue des groupements végétaux du Parc
Pré-catalogue des séries et petites géoséries de végétation du Parc
Les principaux types de sols du PNR d'Armorique et leurs relations avec la végétation
Liste bibliographique sur les végétations du Parc naturel régional d'Armorique
Carte des grands types de végétation du Parc naturel régional d’Armorique
Carte des groupements végétaux, des séries et petites géoséries du Domaine de Menez-Meur
Les Contrats Nature de la Région Bretagne
Pour prolonger les actions de réintroduction initiées dans l’archipel mauricien, le programme Astiria développé de 2016 à 2019 propose une expertise et des outils méthodologiques partagés afin de coordonner la mise en oeuvre d'actions de conservation plus efficaces en nature et en culture.
Contexte
Selon l'Union internationale pour la conservation de la nature, Maurice est le 3ème pays au monde comptant le plus grand nombre d'espèces disparues. Il présente aussi un taux d'endémisme parmi les plus elevés au monde. Deux records qui représentent des enjeux majeurs pour la préservation de la biodiversité mondiale.
Des colis de plantes sont régulièrement expédiés par le Conservatoire botanique au National Parks and Conservation Service de Maurice, au Forestry Service et au Mauritius Wildlife Foundation afin de rapatrier et de réintroduire en nature les espèces végétales disparues et menacées cultivées à Brest. Ces efforts fournis sont indispensables au sauvetage des espèces les plus vulnérables de la région mais demeurent ponctuels. Du processus d'acquisition de la connaissance jusqu'à la mise en oeuvre d'actions opérationnelles, les outils à dispositions des acteurs mauriciens souffrent de lacunes importantes. Ce nouveau programme ASTIRIA propose une vision globale et intégrée de la conservation.
Le saviez-vous ? Astiria est un genre endémique de Maurice, éteint depuis le 19e siècle. C'est un symbole de l'évolution biologique locale et des richesses de l'archipel mais aussi l'illustration d'un déclin et de la nécessité d'intégrer davantage les enjeux de conservation
Objectifs
-
- Piloter les réintroductions et les renforcements d’espèces menacées provenant des collections du Conservatoire botanique à Brest
- Contribuer à l’élaboration et la réalisation des plans de conservation en nature et en culture des espèces végétales et des habitats naturels les plus menacés
- Renforcer des banques de semences pour la conservation à long terme des espèces endémiques de la région des Mascareignes
- Communiquer et partager les expériences sur le modèle français unique des Conservatoires botaniques nationaux
Actualités
Partenaires
- Critical Ecosystem Partnership Fund
- L'Arche aux plantes
- Klorane Botanical Foundation
- Mauritius Wildlife Foundation
- National Parks and Conservation Service
- Forestry Service
- ONG François Leguat
Programmes associés
Contact
Stéphane Buord
Directeur scientifique des actions internationales
Conservatoire botanique national de Brest
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En savoir plus
"Conservation du patrimoine mauricien" sur le site de la Klorane Botanical Foundation
"Programme Astiria" sur le site de la Fondation Tany Meva
A l’heure où la pression sur la biodiversité s’accroît, il devient important de se préoccuper des vestiges de la flore disparue. D’autant plus que les travaux de recherche ponctuels entrepris sur la viabilité de certaines graines ont révélé leur étonnante longévité. Depuis 2013, ce programme recherche des graines d'espèces éteintes endémiques des Balkans sur les anciennes stations naturelles ou dans des herbiers anciens afin d'étuder leurs potentialités de germination.
Les origines
CYLINDROCLINE LORENCEI : les premiers essais de propagation in vitro
Le programme « Résurrection des espèces disparues » puise ses origines dans l’histoire du Cylindrocline lorencei. Le Conservatoire botanique, accompagné de Klorane Botanical Foundation, a fait appel à Vegenov dès
2009 pour multiplier par micropropagation in vitro plusieurs centaines de jeunes sujets de cette plante de l’île Maurice considérée comme éteinte. Cette méthode a permis de faire face aux essais de bouturage assez difficiles afin de pouvoir maîtriser à grande échelle toutes les étapes de la culture, de l’éprouvette à la réintroduction en passant par l’acclimatation. 84 plants de Cylindrocline lorencei ont désormais rejoint l’île Maurice après trois années de rapatriement.
Banksia de Lapérouse : les premières observations microscopiques
En 2010, le Conservatoire botanique a reçu un émouvant témoignage de l’Histoire scientifique et maritime : six graines de Banksia ericifolia extraites d’une épave de l’expédition La Pérouse après 200 ans d’immersion. Outre la dimension symbolique de ce retour à Brest, ville d’où s’élança l’expédition scientifique en 1785, le Conservatoire botanique, avec le concours de l’INRA de Dijon et de Vegenov, de l’Ambassade d’Australie et de Klorane Botanical Foundation, s’est lancé dans la mise au point d’un protocole scientifique : détecter la présence de tissus vivants à l’intérieur des graines et, à partir de ces tissus, régénérer des plantes entières afin d’offrir enfin aux brestois un Banksia collecté par La Pérouse.
Malheureusement les graines du Banksia de La Pérouse ne contiennent aucune présence de vie permettant d’envisager leur régénération. Mais il s’avère que le protocole scientifique mis en oeuvre est exemplaire et ouvre la voie à un projet de recherche original : régénérer des plantes sauvages disparues à partir de graines d’herbiers ou de banques du sol en s’inspirant des techniques et des recherches déployées.
Objectifs du programme "Résurrection"
Le programme de recherche scientifique « Résurrection des espèces disparues » a pour objectif de régénérer des espèces éteintes à partir de semences anciennes, issues d’herbiers ou de la banque du sol. Une mission unique pour assurer une conservation de la biodiversité mondiale en laboratoire, et si possible en nature.
- Choisir des espèces cibles après analyse de cas de longévité exceptionnelle
- Rechercher des graines dans la banque du sol ou en herbiers
- Mettre au point d'un protocole de microscopie adapté pour analyser la présence de tissus vivants
- Mettre au point des protocoles spécifiques de biotechnologie végétale pour régénérer des plantes entières
Actualités
La découverte d'une espèce disparue endémique de Grèce
Partenaires
- Klorane Botanical Foundation
- INRA de Dijon
- Université Valahia de Targoviste (Roumanie)
- Université de Cluj-Napoca (Roumanie)
- Institut de Maracineni (Roumanie)
- Université de Patras - Institut de botanique (Grèce)
En savoir plus
Une websérie sur le programme "Résurrection des espèces disparues"
Rapport d'activité 2015 - page 21
Rapport d'activité 2014 - page 21
Dossier de presse "Résurrection des espèces disparues" (2019)
Le programme "Sauvetages et retours de plantes menacées à l'île Maurice"
De 2011 à 2015, le Conservatoire botanique national de Brest porte un important programme de réintroduction de 30 espèces éteintes ou menacées de disparition à l’île Maurice. Cette opération exceptionnelle et complexe est l’aboutissement d’une action de conservation menée depuis près de 40 ans.
Contexte
Surgie de l’Océan Indien il y a 8 millions d’années, l’île Maurice abrite de très nombreuses espèces végétales et animales uniques au monde, elle présente ainsi un taux d’endémisme parmi les plus élevés de la planète. Mais cette petite île a perdu un grand nombre de ses espèces. En l’absence de structures et de politiques locales spécialisées dans la conservation végétale, le Conservatoire botanique a initié dans les années 70 la création de la plus grande collection au monde de plantes menacées de l’île. Cette étape a permis de sauvegarder de nombreuses espèces qui auraient sans cela disparues aujourd’hui.
De 2011 à 2015, il mène le programme de réintroduction "Retour de plantes menacées à Maurice". Ce programme est une première dans le domaine de la conservation. Il est le fruit de quatre décennies d’efforts allant du sauvetage in extremis à la réintroduction d'espèces dans leurs milieux naturels d’origine. Parmi la trentaine d’espèces des collections brestoises concernées, certaines ont fait l’objet d’attention et de soins tout particuliers, de partenariats scientifiques, techniques et financiers engagés dans la durée, sans lesquels aucune perspective de réintroduction en nature n’aurait été envisageable.
Dombeya mauritiana : les fleurs du mâle
Ce Dombeya endémique présente la particularité d’être dioïque : ses arbres sont soit mâles et soit femelles. Or en 1993, l'unique plant connu était mâle. Pour éviter une inéluctable extinction, il fut mis en culture au Conservatoire botanique. Par le biais d’un traitement hormonal adapté, des fleurs mâles ont été transformées en fleurs femelles puis, après pollinisation, ces fleurs ont donné des graines. Cette première mondiale a permis de sauvegarder l'espèce.
Cylindrocline lorencei : une régénération
L’histoire de Cylindrocline commence en 1977 lorsque Jean-Yves Lesouëf récolte les graines des plants encore présents à l'état sauvage juste avant leur disparition définitive en 1990. Le Conservatoire botanique les avait cependant placé en banque de graines mais celles-ci étaient incapables de germer naturellement. Grâce à l’utilisation des biotechnologies en collaboration avec l'INRA de Ploudaniel, il réussit en 2000 à régénérer des plantes entières.
Il s’agit alors d’une première mondiale au service de la conservation de la biodiversité. Les essais de bouturage assez difficiles et le manque d’individus et de graines viables conduisent ensuite le Conservatoire à se tourner vers Vegenov pour multiplier à plus grande échelle, par micropropagation in vitro, des centaines de plantes dès 2009.
Objectifs
- Multiplication à Brest des espèces endémiques menacées
- Développement de partenariats avec les principaux organismes responsables de l’environnement mauricien, signature officielle d’une convention de coopération avec le gouvernement mauricien
- Rapatriement des 30 espèces les plus rares vers les structures de conservation dédiées existantes permettant d’assurer l’acclimatation des plantes avant leur réintroduction dans leur environnement d’origine
En vidéo
Partenaires
- L'Arche aux plantes
- Lafarge
- National Parks and Conservation Service
- Vegenov
- INRA Ploudaniel
- Contributeurs de l'appel à financement participatif "Retour d'une plante disparue sur son île natale"
Suites du programme
- Maurice 2016-2019 : programme Astiria
- Maurice 2020-2022 : programme Aiming for zero extinction of mauritius and Rodrigues Floras
Contact
Stéphane Buord
Directeur scientifique des actions internationales
Conservatoire botanique national de Brest
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Dossier de presse "Défi écologique : retour de plantes disparues sur leur île natale" (2011)