Dans le cadre d'une convention de partenariat de 3 ans, le Conservatoire botanique national de Brest (CBNB) appuie le Conservatoire du littoral et la Ville de Cherbourg-en-Cotentin dans leur projet d’évaluation et de valorisation des collections du Parc botanique de La Roche Fauconnière.
L’expertise demandée au CBNB porte sur plusieurs volets avec en premier lieu, l’évaluation de l’intérêt patrimonial des collections historiques et nouvelles du parc. Un important travail de taxonomie a été réalisé, ainsi que l’évaluation pour chaque taxon, de sa rareté en nature et en culture. Cette approche facilite la priorisation des taxons intéressants à protéger, conserver et valoriser et l’évaluation des espèces patrimoniales du site. Le second volet de ce partenariat consiste à apporter une aide technique aux équipes cherbourgeoises et à assurer des propositions et des liens avec les divers acteurs du projet.
Une référence internationale
Depuis sa création en 1869 par Alfred Favier, le parc de la Roche Fauconnière, classé Monument historique en 1978, a certes connu de multiples évènements, mais sa collection botanique reste néanmoins d'un intérêt patrimonial majeur et le jardin, un lieu de référence international d'une grande richesse.
Fort de ses 150 années d’existence, ce parc est un véritable jardin d’acclimatation abritant aujourd’hui plus de 2 000 espèces originaires de l’hémisphère sud (Australie, Nouvelle-Zélande, Afrique du Sud, Chili) et de l’hémisphère nord (Chine, Corée, Vietnam). Laissé à l’abandon au début des années 2000, le parc renaît aujourd‘hui sous l’impulsion conjointe de la Ville de Cherbourg, du Conservatoire du littoral et de bénévoles passionnés de l'association La Cité des Plantes. L’extrême richesse de sa collection et son dynamisme en font un des tous premiers jardins botaniques d’acclimatation et une référence en Europe.
Le Parc poursuit aujourd'hui la valorisation et l'enrichissement de sa collection botanique.
Découvrir le Parc de la Roche Fauconnière
Ce programme, porté par le Ministère en charge de l'écologie, vise à répondre aux enjeux de conservation de la biodiversité, d'aménagement du territoire et de gestion durable des ressources naturelles.
Le programme CarHAB a pour objectif de produire d’ici 2025 la cartographie complète des habitats naturels et semi-naturels à l’échelle du 1/25 000 de France par modélisation. Il est effectué en partenariat avec le réseau des Conservatoires botaniques nationaux (CBN), le Ministère de la transition écologique, l’Institut géographique national (IGN), PatriNat (Office Français de la Biodiversité (OFB), le Muséum national d’Histoire naturelle (MNHN), le Centre national de la recherche scientifique (CNRS), et l’Institut pour la recherche et le développement (IRD)), et le laboratoire Environnement Ville Société (EVS-ISTHME) de l’Université Jean Monnet - Saint-Étienne.
Au printemps 2023, les cartographies des 20 premiers départements ont été diffusées, dont deux se trouvent sur le territoire du CBN de Brest : le Finistère et les Côtes d’Armor. Ce résultat est le fruit d’un travail de plus de deux ans réalisé grâce à la mobilisation des données existantes et à de la modélisation cartographique.
Le travail se poursuit actuellement dans l’ouest de la France avec les départements du Morbihan et de la Loire-Atlantique dont les résultats seront finalisés en début 2024.
Les données cartographiques sont téléchargeables sur le site du MNHN ou visualisables en ligne. Elles sont accompagnées d’une notice nationale et d’une notice départementale.
Cartographie des habitats potentiels sur les départements du Finistère et des Côtes-d’Armor.
Côté pratique :
Retrouvez la présentation détaillée du programme
Chaque année, une des trois antennes (Bretagne, Normandie, Pays de la Loire) organise une session interne pour l’ensemble des équipes de terrain du Conservatoire botanique national de Brest. Cette année, c’est l’équipe de Normandie qui a organisé cette session interne avec un programme qui a aiguisé la curiosité des botanistes et phytosociologues.
Au programme :
Exploration des falaises à Commes (14), avec la présence de Tuffières, de pelouses marno-calcicoles, et notamment du Séneçon blanchâtre (Senecio helenitissubsp. candidus) endémique des falaises de Normandie.
Puis vient la découverte du marais arrière littoral d’eau douce de Meuvaines, entre Asnelles et Ver-sur-Mer. Cela permet de découvrir un lieu d’une richesse inouïe pour le département, avec la présence notammement de Thelypteris palustris, Pedicularis palustris, Menyanthes trifoliata, etc. Enfin, le site remarquable du Mont-Castel est exploré avec des coteaux marno-calcicoles, et la présence de populations de Tetragonolobus maritimus, Senecio helenitis subsp. candidus, Gentianella amarella, Asperula cynanchica, etc. Quelques découvertes encore non recensées ont été relevées, comme la Parentucelle visqueuse (Parentucellia viscosa) sur le site du Mont-Castel et le Pavot hybride (Papaver hybridum) dans les cultures en haut de falaises notamment.
Comme en témoignent les participants, "ces 2 jours correspondent finalement à une formation interne. C’est l’occasion de faire de la botanique et de la phytosociologie ensemble, dans des milieux que nous n’avons parfois pas l’habitude de voir. C’est aussi l’occasion d’échanger, avec mise en pratique, sur des espèces ou groupes d’espèces que tout le monde ne connaît pas, ou sur des groupes réputés complexes à identifier. Nous avons pu comparer des échantillons d’Aira groupecaryophyllea ramenés des trois régions. Des inventaires de bryophytes et de characées ont également été réalisés. C’est pour chacun de nous l’occasion d’apprendre collectivement à mieux reconnaître les espèces de ces groupes trop peu étudiés."
Les sessions internes permettent ainsi de découvrir et mieux comprendre des milieux peu ou mal connus tels que les marais alcalins et les côteaux calcaires très peu représentés dans le Massif armoricain où l’on trouve préférentiellement des substrats acides. Elles ouvrent, éventuellement, le débat sur l’identification et/ou le rattachement de certains habitats naturels ou certaines végétations. De façon plus informelle, c’est également l’occasion d’échanger plus facilement sur divers programmes en cours, dossiers importants à ne pas louper, démarches coordonnées à l’échelle nationale entre les différents Conservatoires botaniques nationaux, etc.
Enfin, c’est aussi une des rares occasions de l’année de se retrouver entre collègues des trois antennes, moment important de lien entre nos équipes !
Baldellia ranunculoides ©Julien Geslin CBN Brest
Ervum gracile ©Julien Geslin CBN Brest
Session interne ©Julien Geslin CBN Brest
Verbascum phlomoides ©Julien Geslin CBN Brest
Session interne ©Gaëtan Masson CBN Brest
Le Conservatoire botanique national de Brest met à votre disposition une couche d’alerte à la maille 1km² des zones à enjeu de conservation des plantes protégées et/ou menacées.
La couche d’alerte a vocation à alerter rapidement sur l’existence de données d’inventaire révélant la présence d’un enjeu floristique dans un secteur particulier, concerné par un projet d’aménagement, une mesure de conservation ou toute autre opération vis-à-vis de laquelle est posée la question de la présence éventuelle de plantes protégées et/ou menacées.
Elle a été créée afin de mettre à disposition gratuitement et en téléchargement une information simplifiée des zones à enjeux liées à la présence de plantes protégées ou de plantes menacées.