Le Référentiel des Noms de la Végétation et des habitats de l'Ouest de la France (RNVO) est une application sur les groupements végétaux et les habitats des régions Bretagne, Pays de la Loire et ex Basse-Normandie, développée par le Conservatoire botanique national de Brest.
Il a été créé dans un objectif d’agrégation et d’harmonisation des données issues d’études de la végétation (cartographies, inventaires, etc.) et des habitats. Il répertorie tous les groupements végétaux et les habitats identifiés ou décrits sur le territoire en l'état actuel des connaissances et les replace dans un synsystème. Ce référentiel vise d'une part, à proposer une base commune pour l’identification et la classification des groupements végétaux et d’autre part, à établir les correspondances entre les typologies établies au niveau européen (EUNIS, CORINE Biotopes et Natura 2000) et les réalités de terrain. Chaque groupement végétal est illustré par un descriptif court, une liste d'espèces indicatrices et une liste de synonymes. Le RNVO permet également d’obtenir une liste des références bibliographiques associées à un groupement donné.
Créé initialement en 2000, le RNVO s'est enrichi au cours du temps en lien avec l'amélioration des connaissances, tant au niveau local que national et international.
La mise à jour 2024 du RNVO intéressera toutes les personnes en charge d’inventaires et de cartographies de végétation et d’habitats : elle intègre d’importants changements qui découlent de la publication du Catalogue de la végétation de France métropolitaine réalisé par le réseau des Conservatoires botaniques nationaux en collaboration avec l’OFB et PatriNat.
Ourlet forestier à Potentilla sterilis et Aquilegia vulgaris © Loïc Delassus (CBN Brest)
Salicornaie du haut schorre © Loïc Delassus (CBN Brest)
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L’antenne Pays de la Loire du Conservatoire botanique national de Brest a engagé en 2024 un travail d’amélioration des connaissances des groupements végétaux de la Réserve naturelle nationale (RNN) de la Casse de la Belle-Henriette. Cette lagune naturelle se situe au nord du Pertuis Breton, dans le sud-ouest de la Vendée, à quelques kilomètres de la réserve biologique dirigée de la Pointe d’Arçay et de la RNN de la Baie de l’Aiguillon.
Réserve naturelle nationale de la Casse de la Belle-Henriette en Vendée, le 16 avril 2024 © H. Guitton (CBN Brest)
La RNN de la Casse de la Belle Henriette est composée d’une lagune connectée à l’océan et en partie isolée par un lido (cordon dunaire), derrière lequel s’épanouit une mosaïque de milieux dunaires, de vasières et de prés salés. La gestion de cet espace naturel est fondée autour du principe de « naturalité », qui favorise une évolution libre et naturelle des habitats, des fonctions écologiques, de la faune et de la flore au gré des mécanismes hydro sédimentaires. Le site a été classé en réserve naturelle nationale en 2011 et la gestion a été confiée à la Ligue de Protection des Oiseaux (LPO France) avec l’Office Français de la Biodiversité (OFB) en tant que cogestionnaire et la Fédération de Chasse de Vendée (FDC85) en tant que partenaire de la gestion.
Artemisio lloydii - Ephedretum distachyae Géhu & Sissingh in Sissingh 1974
la Chaume aux Sables-d’Olonne (85), le 19 mai 2020 © H. Guitton (CBN Brest)
En 2024, le CBN de Brest va ainsi mener plusieurs campagnes de terrain, à différentes périodes de l’année (vernale, estivale, tardi-estivale, automnale), afin d’aboutir à un catalogue de la végétation de la réserve le plus exhaustif possible. Les relevés phytosociologiques effectués sur le terrain seront ensuite analysés et synthétisés, afin de les interpréter et de consigner les résultats dans une notice détaillée (une fiche synthétique par végétation/habitat) déclinant la typologie phytosociologique de la réserve. En parallèle de cette typologie, il est également prévu de développer une méthode de suivi synchronique et diachronique de la végétation et des habitats.
Ophrys passionis (espèce en danger en Pays de la Loire),
Réserve naturelle nationale de la Casse de la Belle-Henriette en Vendée, le 16 avril 2024
© H. Guitton (CBN Brest)
Dans le cadre de son partenariat 2023-2026 avec le Département de la Vendée, l’antenne Pays de la Loire du CBN de Brest réalise pour la deuxième année consécutive, des prospections visant à préciser et actualiser les connaissances sur 313 plantes à fleurs à enjeu “modéré à majeur” en Vendée.
Programme d’actualisation des connaissances sur les plantes vasculaires à enjeu en Vendée.
© Fabien Dortel (CBN de Brest)
L’objectif est de disposer, d’ici la fin 2026, d’une cartographie actualisée des enjeux liés à la présence de plantes vasculaires à la maille de 1km sur 1km, à l’échelle de la Vendée. Par ailleurs, préciser la localisation des stations des espèces les plus menacées permet au Département d’affiner sa stratégie foncière et de renforcer son réseau d’« Espaces naturels sensibles ». Ces recherches sont également indispensables pour pouvoir ajuster et réactualiser la liste rouge des plantes vasculaires menacées en Pays de la Loire qui aura 10 ans en 2025.
Ces premières prospections ont déjà montré les signes d’une forte régression des plantes de milieux oligotrophes humides et/ou tourbeux par rapport aux années 1990-2000, en lien avec les transitions agricoles. En parallèle, il apparait que se maintiennent bien la plupart des espèces de dunes, milieux remarquables mieux protégés de nos jours. C’est le cas du Cynoglosse des dunes (Iberodes littoralis, anciennement nommé Omphalodes littoralis), endémique franco-atlantique qui s’est remarquablement développée en 2024 à la faveur d’un printemps très humide. Dans le même temps, le réseau de botanistes correspondants et de partenaires techniques du CBN de Brest poursuit son travail de veille en prospectant de nouveaux territoires, avec quelques belles surprises comme la découverte d’une très importante station de Catabrose aquatique (Catabrosa aquatica) dans le haut-bocage vendéen par le CPIE Sèvre-et-Bocage. Cette graminée des ruisseaux et bourbiers est en danger dans la région et en forte régression en France dans les régions de plaine.
Le Cynoglosse des dunes : floraison exceptionnelle sur les dunes vendéennes en 2024
© Julien Geslin (CBN de Brest)
Une très importante station de Catabrose aquatique découverte dans le haut-bocage vendéen en 2023
© Julien Geslin (CBN de Brest)
Le Conservatoire botanique national de Brest et le Conservatoire des espaces naturels (CEN) des Pays de la Loire ont signé une convention de partenariat permettant de mettre en synergie leurs compétences complémentaires. Des travaux communs sont menés pour améliorer les connaissances de la flore et de la végétation et pour engager des programmes de préservation de la biodiversité végétale en Pays de la Loire.
Dans le cadre de l’actualisation de la stratégie foncière du CEN, visant à prendre en compte les espaces et espèces rares et menacées dans la gestion des espaces naturels, le Conservatoire botanique a établi une synthèse des données historiques et actuelles concernant 606 taxons végétaux à fort enjeu de conservation dans la région. Plus de 80 000 données ont été ainsi rassemblées, provenant d’inventaires floristiques et phytosociologiques et de diverses études bibliographiques. Le CBN de Brest a procédé préalablement à la validation de toutes les données de terrain et à la mise à jour nomenclaturale des données les plus anciennes. Ces données sont ainsi devenues conformes aux normes techniques nationales du SINP (Système d’information de l’inventaire du patrimoine naturel).
Elles permettront au CEN, en collaboration avec le CBN de Brest, de définir les sites à enjeu de conservation prioritaire et d’y engager des mesures de préservation de la flore rare et menacée et de ses habitats.
Dactylorhiza elata © Hermann Guitton (CBN de Brest)
Eriophorum latifolium © Hermann Guitton (CBN de Brest)
Prairie tourbeuse alcaline du Cirsio dissecti - Schoenetum nigricantis
dans un site géré par le CEN des Pays de la Loire : le bas-marais de la Gigotière à Savigné-sous-le-Lude (72)
© H. Guitton (CBN Brest)
Le CBN de Brest mène actuellement, pour la deuxième année consécutive, une campagne d’expertise sur les végétations des pelouses, des landes et des tourbières incendiées en 2022 sur les sites des monts d’Arrée, du Menez Hom (Finistère) et de Campénéac (Morbihan). Il a également engagé, pour la première année, un suivi des landes et pelouses de Pluherlin (Morbihan) incendiées en 2023. Certaines espèces végétales à forte valeur patrimoniale font l’objet d’une attention particulière, comme le Malaxis des marais (Hammarbya paludosa), orchidée emblématique des monts d’Arrée, classée en danger sur la liste rouge de Bretagne, ou le Lycopode sélagine (Huperzia selago), petite fougère, classée en danger critique sur la liste rouge de Bretagne, dont plusieurs stations ont été incendiées.
Suivi incendie monts d'Arrée, bryologue © Marie-Violaine Caillaud (CBN Brest)
Hammarbya paludosa, un pied réchappé de l'incendie dans les monts d'Arrée.
© Marie-Violaine Caillaud (CBN Brest)
L’objectif est de suivre l’impact des incendies sur ces végétations et ces espèces rares et menacées, d’en saisir les dynamiques, d’étudier leur capacité de résilience et de proposer, si nécessaire, d’éventuelles mesures de gestion ou de restauration. Ces suivis de végétation et de plantes à forte valeur patrimoniale s’inscrivent sur plusieurs années et les résultats seront croisés avec les études dédiées à la faune et aux paysages.
Suivi pelouse d'affleurement rocheux, dans les monts d'Arrée
© Marie-Violaine Caillaud (CBN Brest)
Ces suivis sont financés par les Départements du Finistère et du Morbihan, en partenariat avec le Parc Naturel Régional d’Armorique, le Syndicat de Bassin versant de L’Elorn, l’Université de Bretagne occidentale, la DREAL Breatagne et de nombreux acteurs naturalistes.
Suivi lande au Menez Hom © Marie-Violaine Caillaud (CBN Brest)